
Titre - The Watcher
Genre - Thriller
Réalisateur-trice - Ryan Murphy et Ian Brennan
Quand et où - Disponible sur Netflix
Casting - Naomi Watts, Bobby Cannavale, Jennifer Coolidge
Dans la foulée de Dahmer, une nouvelle création estampillée Ryan Murphy déboule sur Netflix. Malgré un casting alléchant, The Watcher déçoit.
Comme David Fincher, Ryan Murphy a signé un accord impliquant une somme affolante (300 millions de dollars) avec Netflix. Depuis, le showrunner à qui l’on doit entre autres Glee et The Politician inonde littéralement l’usine à séries de productions de qualité variable. Comme si ledit contrat était pareil à un… pacte avec le diable!
Trêve de supputations démoniaques, quelques semaines à peine après Dahmer, Ryan Murphy enchaîne avec The Watcher. L’action se déroule à Westfield, petite ville de banlieue proche de New York. Impatiente de quitter la ville, la famille Brannock s’y amourache d’une somptueuse demeure. Dean, le père, casse leur tirelire et les voilà propriétaires de la maison de leurs rêves. Mais les voisins sont pour le moins bizarres, et les Brannock commencent à recevoir des lettres sinistres et menaçantes… Après quelques épisodes, ce sont les trois quarts des habitants de cette charmante bourgade du New Jersey qui semblent en vouloir aux Brannock (et deviennent, de fait, tous des suspects potentiels).
“J’adore les true crimes!”, s’exclame l’un des personnages. Car sans grande surprise, le show est librement adapté d’un article du New York Magazine relatant l’histoire vraie d’une famille harcelée à coups de lettres de menace. C’est effrayant. Non, pardon: c’est légèrement flippant, pas plus –The Watcher veut plaire au plus grand nombre, et surtout pas s’embourber dans une niche de genre (le film d’horreur). Alors on sursaute, mais à peine. Mettons qu’on sourcille mollement, voilà.
On a pu lire qu’il y avait du Twin Peaks dans The Watcher. Mais… C’est David Lynch qu’on assassine! Certes, plusieurs acteurs ont déjà tourné avec le maître, Jennifer, la fille de David, réalise deux épisodes et, comme dans la ville des pics jumeaux, le mal va s’insinuer dans ce qui semblait pourtant pareil à un paradis pavillonnaire. Et c’est tout. Ryan Murphy a visiblement bénéficié de moyens importants, mais on est évidemment à des années-lumière de “l’inquiétante étrangeté” lynchienne. La mise en scène ne prend guère de risques, et les dialogues comme l’intrigue affichent un manque de subtilité navrant. Il y a parfois de l’humour dans The Watcher, mais c’est la multiplication des pistes les plus saugrenues qui fait sourire le plus… Si on tient aux comparaisons, on mentionnera éventuellement Desperate Housewives, pour l’ennui bourgeois prégnant.
Le show s’apparente plus à une série B au casting trois étoiles -malheureusement, seule Naomi Watts (dans le rôle de Nora Brannock) s’en sort à peu près avec les honneurs. On tient malgré tout à savoir qui est derrière cette hypothétique machination. Alors on enchaîne nonchalamment les épisodes de cette énième série fabriquée pour être binge-watchée, avec le visage exagérément en constante décomposition de Dean Brannock (Bobby Cannavale) comme objet de brève fascination…
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