Critique | Séries/Télé

Lessons in Chemistry: la série de féminisme en cuisine ne convainc qu’à moitié

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© apple tv+
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Titre - Lessons in Chemistry

Réalisateur-trice - Une série créée par Lee Eisenberg

Casting - vec Brie Larson, Lewis Pullman, Aja Naomi King.

Adapté d’un premier roman à succès, Lessons in Chemistry débarque sur Apple TV+. Armée d’excellentes intentions, la série ne convainc qu’à moitié.

Au départ, comme souvent désormais, il y a Lessons in Chemistry le livre, best- seller de la primo-romancière américaine Bonnie Garmus. D’abord débarqué sous nos latitudes sous le nom La Brillante Destinée d’Elizabeth Zott, il est habilement ressorti en poche tout récemment (cette fois renommé Leçons de chimie) pour accompagner sa déclinaison sérielle à venir ces jours-ci sous son titre original.

Sur un des visuels de la série, avec son sourire mutin et sa blouse à col pelle à tarte un rien extravagante, Brie Larson affiche de faux airs d’Elizabeth Montgomery dans Ma sorcière bien- aimée. Rien de très surnaturel dans la série Lessons in Chemistry pourtant: Elizabeth Zott, réduite au statut de préparatrice dans un laboratoire californien réputé (alors qu’elle n’a rien à envier aux chimistes en chef), se débat comme elle le peut dans l’Amérique patriarcale des 50’s. Sa vie est particulièrement chaotique jusqu’à ce qu’on lui propose de présenter un show culinaire à la télévision. L’anticonformiste Miss Zott, féministe patentée, ne va pas se gêner pour y révéler un peu plus qu’un florilège de ses meilleures recettes…

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Trop beau pour être vrai

L’histoire, donc, les thèmes abordés (le patriarcat, le racisme, l’opposition science/religion, etc.) mais aussi le casting (Brie Larson dans le rôle principal ou, moins glamour mais diablement efficace, Kevin Sussman en Walter, le producteur du show TV culinaro-scientifico-féministe d’Elizabeth, subtilement gauche et touchant)… Tout est réuni pour garantir un nouveau hit façon Slow Horses ou Ted Lasso à Apple TV+. Pourtant, on peine à imaginer Lessons in Chemistry (la série) figurer au plus haut des sacro-saints tops de fin d’année.

Bien sûr, on louera le geste féministe salutaire et la reconstitution -assez effrayante du point de vue des femmes et des Noirs, disons-le- de l’Amérique des années 50, le message humaniste de la série, tout comme l’émotion, bien présente malgré cette impression de froideur amplifiée par la photographie presque terne du show. Mais subsiste la sensation d’une série lisse, à l’image du personnage principal, Elizabeth Zott, qui, aussi fascinant qu’il paraisse au premier abord, s’avère sans grand relief, malgré sa répartie et sa rébellion constante contre cette affreuse société patriarcale. Bien sûr, sa vie, tout comme celles des autres protagonistes, est loin d’être toute rose -la série recèle d’ailleurs des scènes particulièrement sinistres; et dire que le livre fut vendu comme un roman feel-good… Mais il se dégage aussi de Lessons in Chemistry, avec ses péripéties parfois tirées par les cheveux et que la bonté nous empêche de divulguer, un côté “trop beau pour être vrai” qui risque bien de nous la faire rapidement oublier.

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