Critique | Séries/Télé

La minisérie Echo sur Disney+: c’est du brutal

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© disney+
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Titre - Echo

Genre - Action

Réalisateur-trice - Créé par Marion Dayre.

Quand et où - Disponible sur Disney+

Casting - Avec Alaqua Cox, Zahn McClarnon, Vincent D’Onofrio

Nicolas Bogaerts Journaliste

Sombre, violente, complexe et virulente, la minisérie sur l’héroïne Marvel anti-validiste Echo empoigne les questions de l’époque.

Avant même sa diffusion, Echo a hérissé les poils des plus vocaux adversaires d’une prétendue guerre culturelle nourrie par Disney+. Pour l’essentiel, des geeks ou éditorialistes de l’alt-right américaine obsédés par le fantasme d’une menace “woke”. Pensez donc: derrière le pseudo de la nouvelle super-héroïne qui inaugure le cycle Marvel Spotlight (un label pour les fictions se déroulant hors du MCU), Maya Lopez, jeune femme d’ascendance amérindienne, amputée d’une jambe et sourde, et qui pourtant fesse ses adversaires mâles. Apparue dans la série Hawkeye, Maya Lopez/Echo peut déployer ici son arche narrative complexe, dans le sillage des événements qui l’ont vue émerger en leader d’un gang de tueurs à la solde du Kingpin (Vincent D’Onofrio).

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Après avoir exécuté celui-ci, Maya Lopez est contrainte de retourner parmi les siens, dans la réserve fictive du peuple Choctaw. Et, dans le même temps, régler ses comptes avec son ancien gang, bien décidé à lui faire payer sa rébellion. Echo, une des rares séries Marvel clairement orientée pour un public exclusivement adulte, est marquée par une violence quasi omniprésente. Les scènes de combat sont diablement bien orchestrées et chorégraphiées. Mais les séquences relatant le passé de Maya/Echo avant son entrée dans le monde du crime, qui tissent un lien plus que subliminal entre ses épreuves individuelles et celles endurées par les populations natives, confèrent beaucoup de nuance et de profondeur à un rôle maîtrisé de bout en bout par Alaqua Cox. La domination, la violence, la soumission traversent un récit rempli de scènes d’action, de combats, de chairs et de pulpes ensanglantées et d’os brisés, mais enracinés profondément dans des dynamiques intimes et collectives, historiques. La transformation d’Echo la rend assurément attachante, malgré un récit souffrant d’une arythmie chronique et qui s’en remet parfois un peu trop aux attentes suscitées par sa maîtrise de l’action physique.

Autre intérêt: la minisérie semble enfin entériner le retour de Daredevil, un personnage parmi les plus emblématiques de l’univers Marvel de ce côté-ci de l’Atlantique. Incarné par Charlie Cox (Boardwalk Empire) durant trois saisons sur Netflix, avant une quatrième au sein des Defenders, le vengeur aveugle revient, après des teasing appuyés dans Spider-Man: No Way Home au cinéma et dans la série She-Hulk. L’alchimie entre les deux personnages est manifeste. Les deux premiers épisodes disponibles à la presse ne permettent pas de vérifier si la série fonctionne sur la durée… Un défaut récurrent dans les séries Marvel. Brute, sombre et minérale, Echo paraît toutefois s’engager sur la voie inverse.

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