Critique | Séries/Télé

Justified: City Primeval, un sequel bien senti

3,5 / 5
© disney+
3,5 / 5

Titre - Justified: City Primeval

Genre - Drame/Policier

Réalisateur-trice - Créé par Dave Andron et Michael Dinner

Quand et où - Disponible sur Disney+.

Année - 2023

Casting - Avec Timothy Olyphant, Aunjanue Ellis, Vondie Curtis-Hall.

Nicolas Bogaerts Journaliste

Relocalisée à Detroit, cette suite tardive de Justified voit l’US Marshal Raylan Givens (Timothy Olyphant) quitter le Kentucky pour la ville de l’automobile reine, de la soul, de la crise économique et de la violence endémique. Huit ans que sa silhouette désarticulée et anguleuse avait semblé nous tourner définitivement le dos, à la manière des cow-boys solitaires. Mais le crépuscule de la série néo-noir tendance hillbillies n’était que temporaire: elle revient pour huit épisodes aux canons de polar western sensuel et racé, quoiqu’un peu plus artificiels dans leur rendu. Le policier, toujours sorti d’une mythologie de la frontière de l’Ouest américain, est a présent père d’une jeune fille, Willa (Vivian Olyphant). Il conserve pourtant une aura juvénile qui accentue la dimension archétypale de son personnage, malgré la dizaine d’années qui séparent l’action du dernier épisode de la série originale et les quelques rides qui traversent son visage. Sorti donc des paysages scéniques du Kentucky pour un road-trip vers la cité de la Motown, il recommence tout à zéro.

https://www.youtube.com/watch?v=N6KEgWSFfaE&ab_channel=FXNetworks

Au dépouillement rural succède la décrépitude urbaine, à la désertification la désindustrialisation. L’enquête, qui se centre autour du meurtre d’un juge et la poursuite d’un dangereux criminel, Clement Mansell alias le Sauvage de l’Oklahoma (Boyd Holbrook), rôde une mécanique similaire: accidents et décisions pulsionnelles, actes manqués et fulgurances révèlent les lâchetés, la duplicité et la violence des rapports humains. Malgré une réalisation tout en lascivité moite et rythmées de soubresauts violents, et son casting bien sanglé, Justified: City Primeval insiste pour reproduire un canevas d’origine qui collait bien à son époque, légèrement moins à la nôtre, perdant au passage un peu de son âme tout en conservant malgré tout sa part délicieusement diabolique.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content