Critique | Séries/Télé

Docusérie sur la mort de John Lennon (Apple TV+) : une enquête poussée mais assez sensationnaliste

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© apple tv+
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Titre - John Lennon: Murder without a Trial

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - créée par Nick Holt et Rob Coldstream

Quand et où - Disponible sur Apple TV+

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Une docusérie parfois putassière, mais riche en témoignages, revient sur la mort tragique de John Lennon et la personnalité de son meurtrier.

Le soir du 8 décembre 1980, John Lennon, âgé alors de 40 ans, revient avec Yoko Ono d’une session d’enregistrement aux Record Plant Studios quand il est abattu de plusieurs coups de revolver par Mark David Chapman au pied du Dakota Building, où le couple réside, à New York. Quarante-trois ans plus tard, une série documentaire en trois épisodes revient en détail sur ce fait divers tragique à la violente onde de choc afin de tenter d’en éclairer les éventuelles zones d’ombre. Narrée par Kiefer Sutherland et réalisée par Nick Holt et Rob Coldstream, John Lennon: Murder without a Trial s’applique d’abord à recontextualiser le plus minutieusement possible les faits avant de s’interroger sur les motivations de Chapman, désaxé originaire du Texas dont on sait notamment qu’il était un lecteur obsessionnel de la Bible et plus encore de L’Attrape-cœurs de J. D. Salinger, qu’il avait avec lui au moment du meurtre. Qu’est-ce qui a bien pu pousser cet anonyme rondouillard, en couple comme Lennon avec une Nippo-Américaine plus âgée que lui, à passer à l’acte? Sa soif de célébrité? Son désir maladif d’attention? Son fanatisme? Sa folie pure? Sa volonté, comme il l’a lui-même par la suite déclaré, de pousser un maximum de gens à lire le chef-d’œuvre de Salinger et faire la connaissance du personnage culte d’Holden Caulfield? À moins que le meurtre de Lennon, comme certaines théories du complot ayant fleuri depuis le voudraient, n’ait été commandité parce que l’ex-membre des Beatles était vu comme une menace politique, de par son militantisme pacifique? S’appuyant notamment sur des documents fournis par la police de New York, Murder without a Trial multiplie les pistes de compréhension en prenant bien sûr soin de ne jamais trancher…

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Leurre de vérité

John est passé devant moi et a dit: “On m’a tiré dessus.” Du sang coulait de sa bouche et il s’est effondré sur le sol”, se souvient, plus de quatre décennies après les événements, le concierge de l’immeuble de l’époque. Amis de la famille, chauffeurs de taxi, portier de service du Dakota Building, premier policier arrivé sur place, infirmière et médecin urgentistes du Roosevelt Hospital, inspecteur chargé de l’enquête, avocat qui a défendu Chapman, psychiatre qui l’a suivi… Riche en anecdotes et en images inédites, la série aligne les témoins de premier ordre afin de documenter l’affaire le plus précisément possible. Pas dénuée de voyeurisme, ni d’un certain sensationnalisme, elle impressionne par son travail d’investigation mais irrite par sa tendance à créer des espèces de mini-mystères assez vains. À l’arrivée, elle semble vouloir nous dire que si la vérité peut parfois prendre bien des formes, elle finira surtout toujours un peu par nous échapper.

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