[À la télé ce soir]: Valerie Solanas, celle qui a tiré sur Andy Warhol

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

L’autrice Ovidie revient dans un documentaire sur la personnalité de Valerie Solanas, l’artiste qui a tiré sur Andy Warhol.

Elle a découvert le sexe de la façon la plus écœurante qui soit avec celui qui était censé la protéger (son père). Elle a grandi dans un environnement où sa propre fille était présentée comme sa sœur et a échangé son deuxième bébé contre ses frais de scolarité, ce qui lui a permis d’aller à l’université. « C’est là que j’ai compris que mon ventre était monnayable. Que ma chatte était monnayable. » Valerie Solanas n’est pas juste la fille qu’on a fait passer pour folle et qui a tiré sur Andy Warhol. « L’art chez Andy n’était qu’une véritable machine à cash. Tout n’était question que de contrat, de pourcentage, de recette, de bénéfices. C’est tout ce qui l’intéressait. Il n’en avait rien à foutre de mon travail. » C’est aussi surtout la responsable en 1967 du Scum Manifesto, le texte le plus radical de l’Histoire du féminisme. Un ouvrage écrit « du plus profond des marées puantes du patriarcat » qu’elle a commencé par vendre dans la rue. Un dollar pour les femmes et deux pour les hommes.

C’est dans un laboratoire d’expérimentation animale où elle a travaillé que Solanas a commencé à théoriser l’idée que « le mâle est un accident biologique. Que l’homme est une femme manquée. Une fausse couche ambulante. Un avorton congénital. » Réalisé par Ovidie, autrice et réalisatrice de fictions et documentaires, docteure en Lettres et Études filmiques spécialisée dans les questions de corps, J’ai tiré sur Andy Warhol a été construit sur base d’archives et d’écrits de Solanas. En partie dit par Jehnny Beth, la chanteuse de Savages qui lui prête sa voix (en français dans le texte pour le coup), il raconte son arrivée à New York, le Chelsea Hotel, son engagement et sa rencontre avec Warhol qui lui piquait ses meilleures répliques pour les injecter dans ses films. Le portrait décalé et convaincant d’une femme qui « connaissait bien l’histoire et la façon dont les hommes maltraitent le monde depuis qu’il existe« .

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