À la télé ce soir : Devenir Marilyn

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Mon corps excitait les gens. Exactement comme un interrupteur allume une ampoule.” Alors que Blonde, l’adaptation filmée du roman de Joyce Carol Oates sur Marilyn Monroe, vient de faire son apparition sur Netflix, Arte diffuse un documentaire sur l’un des visages et des corps de femmes les plus connus au monde. Pour Michèle Dominici, plus qu’une icône, Marilyn serait devenue la matrice, le format original, l’actrice de toutes les actrices. Mais Marilyn n’est évidemment pas née Marilyn. Ce film de 52 minutes dit par Agnès Jaoui et Georgia Scalliet décortique la lente mutation sans se complaire dans d’ineptes interprétations et de vagues intuitions. C’est que dans ses interviews, ses carnets, son autobiographie, Norma Jeane Mortenson a dévoilé les dessous intimes de sa métamorphose. Mannequin dont le rêve ultime était le cinéma qui lui avait fait rêver d’une autre vie, MM maîtrisait chacun de ses muscles et chacune de ses postures. Elle a changé son sourire et effacé la moindre note de spontanéité sur son visage. Elle s’est fait redresser les dents, a subi des électrolyses pour avoir la même implantation de cheveux que Rita Hayworth, a eu recours à la rhinoplastie pour affiner son nez et s’est fait remodeler le bas du visage. Marqué par sa lucidité sidérante et sa perspicacité quant aux rapports de force, Devenir Marilyn raconte à la première personne le destin des filles belles et pauvres dans la Californie des années 40. Les abus, le jeu malsain des producteurs, les rôles de faire-valoir et de décoration sexuelle. Riche, documenté et intelligemment monté.

Documentaire de Michèle Dominici. À voir ce dimanche soir à 22h20 sur Arte.

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