Critique | Séries/Télé

A la télé ce dimanche soir: Scorsese, l’Italo-Américain

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© John Stoddart/Popperfoto
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Titre - Scorsese, l’Italo-Américain

Genre - Documentaire

Réalisateur-trice - Yal Sadat et Camille Juza

Quand et où - Dimanche 12 février à 20 h 05 sur Arte

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Arte diffuse un excellent portrait de Martin Scorsese, l’homme qui a préféré Hollywood à la prêtrise.

Petit-fils d’immigrés siciliens devenu un cinéaste virtuose, il a aidé le monde à aimer les marginaux, les petites frappes et les grandes crapules. Aussi habile dans les souterrains de la mafia qu’au ras du bitume new-yorkais, Martin Scorsese a dressé un portrait violent de l’Amérique qu’il a imposé à Hollywood, résument Yal Sadat et Camille Juza. Solidement ficelé, intelligemment orchestré, leur documentaire raconte ses succès et défaites. De Little Italy à Los Angeles. De Who’s That Knocking at My Door à Killers of the Flower Moon.

Scorsese, l’Italo-Américain commence avec des images d’un très vieux documentaire que le réalisateur a consacré à ses parents. Il raconte brièvement l’histoire familiale, l’enfance dans cette Petite Italie où la mafia cohabite avec l’Église. “Quand j’étais petit, je voulais devenir prêtre et je croyais au pouvoir spirituel du cinéma pour partager une mémoire commune”, commente-t-il. C’est le rock d’Elvis qui le détourne de sa vocation spirituelle. Marty se nourrit de films et, à l’orée des années 60, ressemble au Charlie de son Mean Streets. Tiraillé entre plusieurs idoles: Jésus, les Stones et la mafia. Ni prêtre ni gangster et encore moins rock star, il se dirigera vers le cinéma. Monté à partir de nombreux extraits de films particulièrement bien choisis (on le voit aussi sur les plateaux de son film Gangs of New York à Cinecittà), ce portrait cinéphile de 52 minutes raconte les conseils de son ami John Cassavetes, sa relation avec Robert De Niro. Un cinéma féministe sans être opportuniste. Un cinéma non pas identitaire mais qui questionne l’identité. Scorsese a toujours regardé en face les dilemmes de son éducation catholique et a su montrer l’isolement dans des sociétés closes sur elles-mêmes. Loin des super-héros exemplaires. La preuve étayée.

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