Rock Werchter: le samedi au soleil

The Murder Capital
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le post punk tendu de The Murder Capital, les love songs de Donny Benét, les chorégraphies d’Angèle et les trompettes de Beirut. Saturday vibes…

Memories of Murder

« Ireland is the new home of punk, » titrait récemment le NME devenu depuis quelques années un webmagazine… Avec leurs potes de Fontaines D.C. et en attendant la sortie à la rentrée d’un nouveau Girl Band, les Irlandais de The Murder Capital incarnent une scène dublinoise qui a le vent en poupe. When I Have Fears, le premier album produit par Flood (PJ Harvey, Nick Cave) des lascars, ne débarquera dans les bacs des disquaires qu’à la mi-août mais son premier concert en Belgique (si si) a déjà fait son petit effet. Plus post punk que cold wave, Murder Capital joue avec ce qu’il y a de plus noir et sombre dans le rock. Joy Division, The Fall, Birthday Party, plus près de nous Shame ou Savages… Certains ont des têtes à s’appeler Shelby et à jouer dans Peaky Blinders mais James McGovern, lunette de soleil sur le nez et clope au bec, emmène le groupe d’une main de maître. More is less. Less is more… Un concert tendu comme un string et une solide promesse.

Voyage voyage

Il ne l’a jamais caché. Si Zach Condon pouvait choisir, il arrêterait sans doute de donner des concerts, abandonnerait en tout cas les interminables tournées et ne ferait plus qu’enregistrer des disques. Et ce serait quand même vraiment dommage. Le globetrotteur a fait souffler un petit vent de fraicheur, une bise bienvenue sur le mastodonte de l’été festivalier peu inspiré pour ses têtes d’affiche du jour (Florence and the Machine, Mumford and Sons…) L’accordéon et les trompettes dehors, Beirut était parfait sous le soleil de l’après-midi en ce premier week-end des vacances. Santa Fe, Postcards from Italy, Gallipoli, Nantes… Une véritable invitation au voyage!

Moustache de fer

Costard rose, lunettes de soleil, calvitie plus que naissante et pilosité vintage. Donny Benét ressemble un peu à un catcheur reconverti mais est le nouveau roi des chansons squette braguette. « Donny. Donny. Donny. » Après être passé par les Leffingeleuren l’an dernier et avoir donné au Lac un concert de légende, l’Australien s’est mis The Slope, la plus petite scène du festival en poche. Flanqué d’un guitariste, d’un claviériste, d’un batteur et d’un saxophoniste, Benét a fait grimper une température qui n’en demandait pas tant. « Can I Touch Your Moustache? » A Werchter, les spectateurs aiment s’adresser aux artistes par pancartes interposées. Et ce sophisticated et serial lover de Donny ne se fait pas prier pour en jouer. L’Australien fait semblant de s’arracher un poil et de l’envoyer au plaisantin. « C’est une malédiction. D’ici cinq ans, tu auras perdu tous tes cheveux. » Danger, danger. High voltage…

Chantez-vous le français?

Stromae, Arno, Manu Chao (avec la Mano). Ils ne sont vraiment pas nombreux depuis la création du festival en 1975 à avoir chanté en français sur les podiums de Rock Werchter. On les compte même peut-être bien sur les doigts d’une main. Si son frère Romeo Elvis fait lui aussi partie de ce cercle très fermé (il était à l’affiche l’an dernier), pour Angèle, c’était déjà samedi un bis repetita. Balance ton quoi… La Lilly Allen bruxelloise qui a remporté en début d’année trois Mia’s (les Victoires de la musique flamande) a fait bouillonner sans forcer une Barn pleine à craquer et danser le majeur levé un public bien plus jeune que pour les trois quarts des concerts auxquels on a assisté du week-end. Son père, Marka, avait participé au festival en 1982 avec Allez Allez (qui chante en anglais). Manque plus qu’un one-woman-show de Laurence Bibot…

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