Rock Werchter J4: Le savoir-faire de Franz Ferdinand, l’inconsistance de MGMT et la classe d’Interpol

Franz Ferdinand © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

On ne peut pas éternellement vivre avec le passé. Prendre des poses de vieux con. Et claironner à longueur de journée du c’était mieux avant à qui veut bien (ou pas) l’entendre.

En voyant Franz Ferdinand (les photos du concert) sur la Main Stage de Rock Werchter ce dimanche en début de soirée, on ne peut pourtant s’empêcher de repenser à leur concert dix ans plus tôt au Marquee. Un chapiteau sur ressorts, en ébullition, qui célébrait dans une grande communion un petit groupe écossais fraichement débarqué.

Aujourd’hui, Franz Ferdinand a vendu des camions de disques et certes relativement bien vieilli. Mais Werchter a changé. La place, les vertus, de la pop et du rock aussi. Puis, c’est le dernier jour et les corps commencent à fatiguer. Même Alex Kapranos et Nick McCarthy, habillés d’un drôle de costard, ont à leur arrivée l’air un peu fait. À se demander s’ils n’ont pas croisé dans les loges la route de Pete Doherty.

Franz a finalement balancé les tubes, The Dark of the Matinée, Do You Want To, Michael, Take Me Out, avec entrain et capté aussi bien l’attention que les applaudissements d’une fameuse foule rendant le moment très plaisant. Mais This Fire n’est plus vraiment « out of control ». Et si les festivaliers ont encore la force de s’agenouiller sur demande, le « We’re gonna burn this city », ce n’est définitivement pas pour aujourd’hui.

Pas besoin d’être narcoleptique pour s’endormir à un concert de MGMT (les photos du concert). Ce n’est guère un scoop. Management est un groupe de studio et n’a jamais brillé par ses concerts. Il l’a encore démontré par A + B dimanche. Sur des projections psychédéliques flashy pas toujours du meilleur effet, Andrew (VanWyngarden) et Ben (Goldwasser) se sont une nouvelle fois montrés incapables de faire honneur à leur répertoire. Ennuyeux, étouffé, sans relief, plat comme la digue de La Panne, les Californiens et leurs potes hippies se sont encore méchamment vautrés. Electric Feel sonne cheap. L’Introspection de Faine Jade fait pitié. Seul Kids semble sortir les spectateurs de leur torpeur. Et encore. Il y a moins d’ambiance que si on leur avait passé le disque. Ah bon, c’est fini? Même se barrer, MGMT ne sait pas faire.

Devrait prendre des cours chez Interpol (les photos du concert) qui le 8 septembre livrera El Pintor. Un cinquième album, le premier depuis quatre ans, enregistré dans leur chère ville de New York entre l’Atomic Sound et les Electric Lady Studios. Malins, Daniel Kessler and co tapent dans le best-of savamment ficelé et attaquent avec leur meilleur morceau, Say Hello to the Angels, extrait d’un premier album, Turn On the Bright Lights (2002), qui a compté dans le revival rock et le retour des guitares. Le jeu de lumières est admirable. À défaut de toujours enregistrer de grand disque, Interpol a gardé la classe. Le concert n’est pas terminé que déjà, dehors, aux portes du chapiteau, le service d’ordre vide et sécurise le site. Le bar d’à côté a fermé. Ne reste plus qu’à chercher où dépenser ses derniers tickets…

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