Les grands noms de la musique festive réunis dans un Collectif « treize » ouvert

Guizmo et Gerome du Collectif 13 © none
Sophie Deprez Stagiaire

Fort d’un album intitulé 13, le Collectif 13 sera en exclusivité belge au festival LaSemo cet été. Rencontre avec Guizmo (Tryo) et Gerome (Le Pied de la Pompe), à l’origine de cette histoire en cours d’écriture.

Le Collectif 13, c’est d’abord un groupe de potes. Il y a Guizmo, Gerome Briard, Gari Greu, Mourad, Zeitoun, Alee, Erwann Cornec, Fred Mariolle, Max Raguin, DJ Ordoeuvre et la bande pourrait encore s’agrandir dans les années à venir. Ils font déjà tous partie de groupes engagés, mais s’en sont momentanément échappés pour se retrouver dans ce qu’ils ont appelé un Collectif. Ces saltimbanques du mic, porte-flambeau d’un genre qui plonge ses racines jusqu’à la scène alternative des années ’80 (Mano Negra, Bérurier Noir, les Wampas…) ont cette fois enfanté une sorte de super-groupe de musique festive dont les années ’90 ont vécu l’âge d’or. Ils rameutent encore aujourd’hui – outre les nostalgiques de Désolé pour hier soir les pavillons tournés vers un genre engagé politiquement, soucieux de l’environnement et qui revendique ses origines (Bretonne, Marseillaise…). Le genre qui joue à LaSemo.

Le temps d’un album et d’une tournée, puis chacun repart là d’où il vient. Mais l’aventure du Collectif n’est pas juste une affaire d’un soir: « l’idée, comme le dit Guizmo, c’est que ça continue et que ça puisse évoluer. »

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Au départ, c’est le collectif « On y pense » qui a vu le jour en 2012 quand Alee, Zeitoun et Guizmo partagent la scène avec le Pied de la Pompe. Les cerveaux connectent et les hommes réalisent qu’ils ont la même envie: faire une tournée ensemble. Ils mettent leur plan à exécution, même si les chansons sont orphelines d’un album pour les gouverner toutes. La tournée a du succès et les comparses décident de remonter sur scène, mais cette fois, avec l’album qui l’accompagne. C’est désormais chose faite et cet été, le Collectif 13 sera en exclusivité belge au festival LaSemo pour présenter son nouveau-né: 13. Porteurs du projet, Guizmo de Tryo et Gerome du Pied de la Pompe sont les deux membres emblématiques du groupe. Leaders, oui, mais pas despotes. À la vie comme à la scène, tous les membres du collectif sont sur un pied d’égalité. Même pendant la conversation, les deux amis se partagent équitablement le crachoir. La discussion est dynamique, ouverte; elle bouge. À l’image du Collectif 13.

Pourquoi un « collectif » plutôt qu’un « groupe »?

Guizmo: Pour le moment, en termes de chanteurs, on est avec Gari de Massilia Sound System, Mourad de La Rue Ketanou, Gerome, Alee et moi. Et puis derrière, on a toute une série de gens qui se sont échappés aussi de leur groupe. On a de temps en temps Daniel de Tryo, le chanteur Syrano. C’est pour ça que c’est un collectif et pas un groupe: les portes sont encore ouvertes à d’autres amis, à d’autres chanteurs. On a contacté des gens comme Fredo des Ogres de Barback, nos amis de Zebda…

Que deviennent vos groupes respectifs pendant l’aventure du Collectif 13?

Gerome: On met tout le monde en standby. Le Collectif, c’est une parenthèse. Après, fin d’année prochaine, tout le monde va repartir sur ses projets avec son groupe et refaire des albums. Et on va certainement se recroiser, c’est ça qui est rigolo.

Comptez-vous changer de nom à chaque retour du Collectif?

Guizmo: Je ne crois pas, parce qu’on essaye d’installer quelque chose et de faire connaître le projet. On avait un nom différent quand c’est né en 2011 autour du Pied de la Pompe, le groupe de Gerome. Ça s’appelait le collectif « On y pense », parce qu’on pensait à se réunir. Mais maintenant, on a trouvé quelque chose de plus solide, de plus concret, parce qu’il y a un album. Il y a un noyau dur qui est en train de se former. Donc ça va durer, je pense.

Quelle est votre ligne de conduite musicale?

Gerome: En fait, on n’en a pas vraiment. Ce qu’on ne voulait pas faire, par contre, c’était du « Tryo », ni du « Pied de la Pompe », ni de la « Rue Ketanou ». On voulait faire un truc qui étonne un peu tout le monde. Amener Guizmo et la Rue Ketanou sur de la chanson un peu rock/électro. Ça ne ressemble à rien de ce que font nos groupes.

Guizmo: L’idée, c’était un peu de se faire peur, de faire des musiques qu’on n’a pas l’habitude de faire. On s’est beaucoup amusé à écrire sur les chansons des uns et des autres. Par exemple, Gerome est arrivé avec des chansons bien décalées comme Nouveaux Gangsters, Trop de sexe. Et moi je me suis amusé à écrire dessus, mais ça ne me serait jamais venu à l’idée… et au final, tu te dis « tiens, c’est sympa ».

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Gerome: Outre le fait de poser cette musique sur un CD, il y avait aussi cette envie d’écrire les morceaux et de composer la musique en tenant compte qu’en live, il fallait que ce soit généreux, qu’on prenne énormément de plaisir.

Guizmo: On voulait faire quelque chose de festif et de joyeux. Parce que la conjoncture ne l’est pas forcément.

Comment décrivez-vous la musique festive?

Guizmo: Déconner, se marrer. Se lâcher. Danser. Que d’un coup, ça te traverse le corps et que tu aies envie de bouger. Et puis l’optimisme. Il y a de la revendication dans l’album du collectif, mais pas trop. Point trop n’en faut.

Quelle est la part de l’engagement environnemental et social dans le Collectif 13?

Guizmo: On vient tous de ce milieu alternatif et engagé. Déjà par notre mode de fonctionnement: on est tous dans l’autoproduction. Et la manière même qu’on a choisie de vendre notre musique, de la jouer, de la vivre, c’est un engagement au départ pour tous ceux qui font partie de ce collectif.

Gerome: L’engagement, tu l’as au quotidien, en fait. Ce n’est pas parce que tu n’en parles pas sur scène que tu ne peux pas le faire au quotidien. L’engagement, si c’est juste le dire sur un album, ça ne sert à rien.

Vous deux, vous êtes vraiment les leaders du Collectif. Comment est-ce que ça s’est installé?

Guizmo: On a fait un concours de QI et ce sont les deux plus intelligents qui ont été mandatés (rires). Il se trouve que Gérôme était le cerveau du truc.

Gerome: Au départ, j’avais écrit Vivant, et ils étaient venus chanter dessus. Et puis on a fait venir Mourad, Alee et les autres et on est arrivé à un moment où on s’est dit que la chanson était bien et qu’on allait en écrire d’autres.

Guizmo: Le contenu a plu à tout le monde. À partir de là, il fallait centraliser les énergies, trouver le bon moment et les gens qui allaient accompagner le projet: la maison de disque, les attachés de presse, le tourneur. Tout ce travail-là, ça a été fait par Gerome et moi avec l’aval de tout le monde. On est les « leaders » du groupe dans le sens où on a porté le projet jusqu’au bout. Mais au final, il n’y a pas vraiment de leader. Chacun trouve sa place dans la manière de partager les voix, dans l’écriture, dans la manière de se positionner sur scène; il n’y en a pas un qui est au milieu. Il n’y a pas vraiment de leader artistique.

Où se passent vos réunions pour proposer de nouveaux textes, de nouvelles musiques?

Gerome: On vient de toute la France, donc ce n’est pas facile de se réunir.

Guizmo: On a fait une bonne partie par Internet et puis le reste, ça s’est fait chez moi, en Bretagne. Mais ça aurait pu se faire ailleurs – on espère la prochaine fois à Marseille dans les calanques. Au soleil.

Le prochain album, d’ailleurs, c’est pour quand?

Guizmo: Si on doit prendre le chiffre 13, on est mal (rires)! On ne sait pas trop. On va déjà essayer de porter celui-ci.

Gerome: Ça peut être en 2018. Parce qu’après la tournée, le Pied de la Pompe va repartir, Tryo va repartir…

Guizmo: On espère remonter ça le plus régulièrement possible, quand les plannings de chacun le permettront.

Gerome: En attendant, on va continuer à écrire!

Guizmo: On ne sait faire que ça, de toute façon (rires).

Le Collectif 13 sera en exclusivité belge au festival LaSemo, le samedi 11 juillet sur la Grande scène.

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