Lazy Sin balance une Purée produite par un Ghinzu

La mascotte fédératrice de La Purée, premier album de Lazy Sin © YouTube

Lazy Sin rassemble cinq musiciens bruxellois qui, dans des circonstances inattendues, se sont retrouvés en studio avec Greg Remy, le guitariste de Ghinzu, comme chaperon pour enregistrer leur premier album garage La Purée.

Dans un bar à bagels bruxellois, nous rencontrons deux musiciens de Lazy Sin, les trois autres travaillent: réalité d’un groupe émergent dont les membres ont plusieurs casquettes. Face à nous, le batteur Jordan explique faire partie de plusieurs groupes musicaux, dont Indigo Mango. Son camarade Pierre est bassiste chez Navaho et ingénieur du son en parallèle.

La Purée se trame depuis 2016, le temps pour le chanteur Sean de voyager et pour les autres membres de se nourrir de rencontres. « On ne reste pas figés dans une sauce. » Tandis que certains s’isolent de toute écoute pour ne pas biaiser leur créativité, les musiciens de Lazy Sin ouvrent les fenêtres quitte à les désaxer pour se nourrir d’influences garage, folk, rock’n roll, de variété française. Chacun apprend toujours à connaître l’autre, ce qui contribue progressivement à leur fournir plus d’aisance sur scène. Rien n’est inné, comme dans tout projet musical. « Pour La Purée, on était enfermés dans cet endroit où on ne pouvait pas vraiment se poser, sans chauffage. L’endroit était incroyable, c’était une espèce de studio sombre, limite abandonné. On a quand bien fait la fête, c’est ça qui a fait que c’était fatigant. Tout prend du temps. Les chansons étaient composées, mais Greg a beaucoup participé à la production. Beaucoup de choses ont été faites à l’ancienne. On a quand même passé deux semaines à rechercher les sons de guitare. »

Lazy Sin x Greg Remy (Ghinzu)

Rencontrer une pointure du rock belge a été une aubaine pour ce jeune groupe. Jordan raconte le contexte de cette rencontre: « Très vite, quand je suis arrivé dans le groupe, ils ont eu la volonté d’enregistrer quelque chose. Ce qui était cool, c’est qu’à ce moment-là j’avais un local où nous pouvions enregistrer avec les moyens du bord. Un 3 titres en est ressorti en 2016, Fit your Shoes. On l’a laissé vivre un peu. Et Greg Remy, le guitariste de Ghinzu, nous a repérés, au hasard d’écoutes avec l’un de ses amis. Il a rapidement cerné la musique que nous voulions jouer, ce qui l’a motivé pour nous pousser dans nos retranchements. »

C’est comme la u003ca href=u0022https://images.eil.com/large_image/THE_BEATLES_HELP%21%2B-%2BAPPLE-212098b.jpgu0022u003epommeu003c/au003e des Beatles, sans pru0026#xE9;tention, en mode patate belge.

Leur histoire, leur manière d’opérer reflète une nonchalance bien assumée. Le film flamand Ex-drummer résumerait l’alchimie de leur groupe, selon Jordan. « C’est des handicapés légers qui se retrouvent dans un garage. Leurs vies respectives sont complètement différentes. Mais quand ils sont ensemble, ça fonctionne à mort. Au quotidien, on a tous nos défauts, quand on se retrouve à cinq, ça tue. » Similitudes avec leurs débuts où Pierre ne jouait pas d’instrument.

Ainsi, le guitariste et mandoliniste baignerait dans le post-rock, ses camarades présents lui attribuant Godspeed You! Black Emperor comme référence. Sean le chanteur (en vadrouille sur les terres mexicaines) apprécierait plus un disque blues américain, Brian Jonestown Massacre ou Singing Saw de Kevin Morby, cela a été difficile tant leurs écoutes communes sont nombreuses. Pierre se revendique partisan de variété française:« L’histoire de Melody Nelson. J’aime l’orchestration. Gainsbourg est le meilleur, c’est tout. » Jordan quant à lui hésite très peu et confie son amour pour le Rated R des Queens Of The Stone Age.

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« On ne donne pas de message subliminal à notre projet. On est assez premier degré. On fait juste du rock à l’ancienne, comme on aime, tel un navire qui vogue, en fonction de ce qu’on entend. » Leur dernier concert -complet- au Garcia Lorca de Bruxelles début février a pris la température de ce dont ils sont capables. Pierre: « On était en symbiose, c’était trop bon. » Jordan: « On avait bien répété au préalable, donc on était à l’aise. C’était bien organisé, le concept de la soirée était là. La foule était au rendez-vous. À refaire. »

On leur présente un dilemme: revivre un concert qui favorise la proximité avec le public au Garcia Lorca ou ouvrir pour l’hyperactif Ty Segall? « C’est chaud comme question! », s’insurge Pierre. Jordan choisit sans hésiter la grosse opportunité:« Ty Segall, sans hésiter… Quelle rencontre, et s’il te kiffe, il t’embarque avec quoi. Et ce serait d’office sold out. »

Que peut-on leur souhaiter d’ici 5 ans? Beaucoup de moment de paresse pour les « sinners » qui ne vadrouillent pas aux quatre coins du monde. « Faire la première partie de Ty Segall. Ou plutôt qu’il fasse notre première partie (rires). » Ou jouer sur la scène du Belgica dans le film de Felix Van Groenigen. La main est tendue.

Les prochaines dates de concert restent à être confirmées, même si juin est à garder à l’esprit. « Notre chanteur gambade au Mexique, donc on prend notre temps en attendant son retour. » Conclusion du chef: « une bonne purée bien chaude qui aura mijoté pendant des mois, on est dans un long processus long. »

Le site internet de Lazy Sin.

Sandra Farrands

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