Critique | Musique

[l’album de la semaine] Greentea Peng – Man Made

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Aria Wells, alias Greentea Peng, rappelle au bon souvenir de Morcheeba et Erykah Badu sur un premier album qui devrait être votre tasse de thé.

Elle a un look qu’on n’oublie pas. Le piercing facile et le corps couvert de tatouages jusque sur le visage. De père arabe et de mère africaine, Aria Wells est née au milieu des années 90 à Bermondsey dans le Sud de Londres. Elle a vécu à Hastings dans le Sussex quand ses parents ont divorcé et au Mexique où elle est partie se remettre les idées en place quand elle en avait besoin. Aujourd’hui, Aria est Greentea Peng. Promesse r’n’b neo soul à la voix chaude d’une Angleterre qui se cherche de nouvelles héroïnes. À l’hiver passé, Greentea Peng figurait en quatrième position du Sound of 2021 de la BBC. Un classement 100% british répertoriant de l’autre côté de la Manche les plus prometteurs des nouveaux talents. Jamie Woon, Laura Mvula, Skrillex ou encore Jorja Smith ont terminé en leur temps sur la même marche du podium. De quoi laisser entrevoir un bel avenir.

Encouragée par un paternel comédien, Aria a commencé à chanter dès l’âge de quatre ans. Dans la chorale de l’église et à l’école, notamment. Elle a grandi avec le r’n’b, le hip-hop et le reggae. Finley Quaye, Ms. Dynamite, Fugees et Lauryn Hill, son idole de jeunesse. Mais elle a pris ses distances avec la musique par manque de confiance à l’adolescence. Abus en tous genres, dépression… Wells part au Mexique au début de la vingtaine pour échapper à l’Angleterre mais sans doute aussi un peu à elle-même. Elle se met à bosser dans un centre de yoga et rejoint par hasard lors d’une soirée sur la plage imbibée de tequila, un groupe de reprises avec lequel elle revisite Lily Allen, les Arctic Monkeys et Black Sabbath. Elle n’a plus chanté depuis six ans. Se trouve un pseudonyme, rentre au pays et se met à écrire des chansons. Son nom de scène vient de son amour pour le thé vert et du mot d’argot londonien « peng » qui signifie délicieux ou séduisant.

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Après deux EP, Sensi et Rising, respectivement sortis en 2018 et 2019, une performance mémorable pour Colors, un passage remarqué chez Jools Holland dans l’émission musicale phare de la BBC ou encore une apparition sur I Wish You Loved You as Much as You Love Him de The Streets, Greentea Peng dégaine aujourd’hui son premier album. Un disque de neo soul à la pochette psychédélique genre 13th Floor Elevators. Wells ne pense pas que sa musique est unique mais elle refuse de se laisser enfermer dans une boîte. Elle a encore une fois fait appel à Earbuds, son producteur favori, proche collaborateur de Slowthai, pour dessiner une jolie carte de visite aux couleurs du r’n’b, du dub, du reggae, de la soul, du trip-hop et du jazz…

Un peu Morcheeba (le fils de Skye Edwards l’accompagne à la batterie), un peu Erykah Badu… Sur son single Hu Man, la jeune femme confiait l’an dernier qu’elle s’était tellement cachée derrière ses vêtements que personne ne savait de quoi elle était faite. Man Made est l’occasion de le découvrir et de s’en émouvoir.

Greentea Peng, « Man Made », distribué par AMF Records. ****

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[l'album de la semaine] Greentea Peng - Man Made

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