La gazette de la quarantaine: musiques de chambre
Concerts sur le Net, podcasts à écouter au coin du feu, « house » party via les réseaux sociaux, etc. Voici quelques pistes musicales pour traverser au mieux la période de confinement. Toujours ça que le corona n’aura pas…
L’image est forcément un peu surréaliste. Le samedi 14 mars, à Gand, le Kompass -(ré)élu meilleur club du pays aux derniers Red Bull Elektropedia Awards- diffusait en direct sa soirée sur Facebook. Derrière les platines se sont succédé Charlotte de Witte, Enrico Sangiuliano, One Track Brain et Massimo Mephisto. Pour l’occasion, toutes les lights et autres effets stroboscopiques ont bien été allumés, et le canon à fumée rechargé. Ce qui n’a pas empêché les DJ de jouer devant un dancefloor désespérément vide: comme tous les clubs de Belgique, le Kompass a en effet fermé ses portes jusqu’à début avril. C’est dans leur salon que les clubbers ont pu danser: le livestreaming de cette « lockdown party » a été partagé plus de 900 fois!
Kompasshttps://www.facebook.com/kompassklub/https://www.facebook.comFacebook1281
Lockdown Sessions: Livestream with Charlotte & EnricoBringing the rave to your living room! Get connected, not infected with Charlotte de Witte, Enrico Sangiuliano, One Track Brain and Massimo Mephisto playing in a #lockeddown Kompass.
Geplaatst door Kompass op Zaterdag 14 maart 2020
Au passage, Kompass a d’ailleurs rappelé, après coup, qu’il ne fallait pas pour autant en profiter pour « organiser des soirées à la maison ou participer à de grands rassemblements« . Si ce n’était pas assez clair… En l’occurrence, le club gantois n’était pas le seul à proposer un mix électronique en direct sur un réseau social (à Bruxelles, Chez Ginette remettait d’ailleurs le couvert dès vendredi avec un second live).
En France, à Lyon, c’est Le Sucre qui a organisé sa première « Internet rave », inspirée des « cloud raves » nées dernièrement en Chine. Samedi dernier, de 20h à 1h, le club a investi la plateforme Twitch, destinée au départ aux gamers, pour retransmettre en direct les mix de ses DJ. Le tout en accès gratuit, mais avec la possibilité de faire des donations. Pas de quoi compenser les pertes de la soirée prévue au départ? Qui sait… Car comme l’expliquait le site du magazine Tsugi, certains ont réussi à tirer leur épingle du jeu. À l’instar du club chinois One Third, dont le compte TikTok compte plus d’un million de viewers, et qui a dégagé des gains (« 20 millions de jetons TikTok de la part des utilisateurs de l’application, soit plus d’un million de renminbi (environ 130.000 euros)« ) dépassant « ceux qui sont normalement générés sur place« …
La pop culture se nourrit de tout, y compris des événements les plus traumatisants. Ceux qui ont le plus « profité » de la pandémie actuelle, à leurs corps défendant, sont certainement les membres du groupe… Corona. Depuis quelques semaines, leur scie Rhythm of the Night a été ressortie du placard. Ironie du sort (?), le virus eurodance en question vient… d’Italie. C’est en 1993 que Francesco Bontempi -également connu sous le pseudo de Lee Marrow, auteur notamment du Deep Throat remix du morceau Biggest Dick (…)- commet Rhythm of the Night, écrit avec l’Anglaise Ann Lee, Giorgio Spagna, le guitariste Pete Glenister et Mike Gaffey. La voix est assurée par Giovanna Bersola. Mais comme c’était courant à l’époque (remember Milli Vanilli ou encore Technotronic), la chanteuse n’apparaît pas dans le clip du morceau. À l’époque, c’est la Brésilienne Olga Souza que l’on voit danser au milieu des attractions de fête foraine. Elle apparaît d’ailleurs étrangement seule dans la vidéo, comme si elle respectait déjà les nouvelles règles de distanciation sociale…
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Vingt-sept ans plus tard, la pandémie a amené une nouvelle série de reprises -dont une version metal par Beyond Remains. Le morceau Ritmo, lui, est sorti in tempore non suspecto, en octobre 2019. Produit par le hitmaker J. Balvin, et samplant le tube de Corona, il a permis aux Black Eyed Peas de retrouver le Top 100 du hit-parade américain, pour la première fois depuis Don’t Stop the Party en 2011…
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Les salles de concert sont fermées? À défaut, on se rattrapera comme on peut sur le Net. Ce n’est en effet pas les capsules live qui manquent sur le Web. Par exemple celles proposées par la NPR, la National Public Radio américaine, intitulées Tiny Desk Concerts. Lancée en 2008, la formule a gardé jusqu’à aujourd’hui tout son charme.
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Le desk (bureau) en question est celui du journaliste Bob Boilen. C’est là qu’il convoque le gratin de la pop mondiale -mais aussi les dernières révélations du moment- à venir jouer un set d’une vingtaine de minutes, en petit comité, au milieu de l’open space, entre les étagères et les chaises à roulettes. Coldplay et Harry Styles y sont passés récemment. Mais on vous conseille d’aller surtout jeter une oreille à la prestation réjouissante d’Anderson. Paak, celle d’une coolitude infinie de Tyler, The Creator ou encore, dans un registre plus indie-crève-coeur de Mount Eerie et Julie Doiron.
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Dans le fourmillement actuel des podcasts, ceux consacrés au jazz ne sont pas forcément les plus nombreux. Dans ce créneau, on ne peut que vous inciter à aller écouter Play Misty For Me et La Chambre verte. Les deux formats, belges, sont signés par Bastien Paternotte et Vincent Dascotte, un duo de passionnés à l’enthousiasme contagieux. Première qualité de leur travail: pas besoin d’être un spécialiste pointilleux du jazz pour profiter de leurs émissions. Que ce soit dans La Chambre verte (une rencontre avec un musicien avant son concert) ou Play Misty for Me (l’invité évoque les liens entre jazz et cinéma), la mise en son de chaque épisode et la manière qu’a le binôme de créer l’intimité (et donc la confidence) font mouche -qu’il s’agisse d’une discussion avec Archie Shepp avant son concert à Bozar, ou Melanie De Biasio évoquant son amour pour Ascenseur pour l’échafaud, ou encore plus récemment le pianiste Raf D Backer se penchant sur la série Treme.
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