Idan Raichel: voyage autour du monde

© DR

Le collectif en tournée pour son 5e album Travelling Home donnait un concert hier au Centre culturel d’Uccle. Une soirée sous haute sécurité qui accueillait en majeur partie la communauté juive venue applaudir la star israélienne.

Ce jeudi à Uccle, Idan Raichel nous a emmené dans son univers composé d’horizons divers et d’ambiances colorées. Une avancée en terrain inconnu qui ne nous a pas laissé indifférent.

L’arrivée au concert était plutôt tendue: police, sécurité, fouille minutieuse à l’entrée et une heure de retard. Même l’ambassadeur d’Israël en Belgique était présent dans une salle quasi comble. Le public a acclamé l’entrée sur scène d’Idan, accompagné d’un chanteur arabe à la voix douce et mélodieuse mêlant beat box au chant. Les musiciens et autres chanteurs feront leur apparition au fur et à mesure du concert. Au total: 6 hommes et une femme, tous issus d’origines et cultures différentes. The Idan Raichel Project se présente plus comme un collectif qu’un groupe. Les artistes dont Idan s’entoure ont tous une carrière indépendante et apportent chacun leur touche et leur style. Musique orientale, éthiopienne, folk et pop se mélangent harmonieusement à un chant tantôt en hébreu tantôt en arabe. C’est sûr qu’il faut pouvoir le décrypter, mais après tout on ne comprend pas toujours ce que les chanteurs anglais gueulent dans leur micro.

Idan Raichel, ici pianiste plus que chanteur, assure. Assis, debout, tripotant les cordes, claquant le couvercle, tout devient matière à musique. Ce mec à la musique dans la peau et le prouve sur scène. Loin de la scène rock’n’roll, Idan Raichel offre une musique multiculturelle rythmée et prenante. A travers ses chansons, il délivre des messages d’amour et de tolérance. Des émotions fortes qui se font principalement ressentir sur Mima’Amakim ou Im Telech, chaleureusement accueillis par le public. L’ambiance monte dans la salle, les applaudissements se font au rythme des percussions et les artistes ont du mal à rester en place sur leurs chaises. Nous aussi, même s’il est difficile de bouger dans une salle de théâtre. La salle est en effervescence après qu’un des chanteurs se soit lancé dans un trip un peu plus ragga et nous fasse part de ses talents de danseur. Sur scène, entre deux morceaux, les artistes rient entre eux et se lancent des regards complices. Jusque-là très peu communicatif avec le public, Idan nous confie qu’ils sont tous malades depuis plusieurs jours, sous médicaments et drogués à la tisane. La goutte au nez, il retire un vieux mouchoir de sa poche sous les rires de la foule qui a pitié de lui. Peu importe leur état de santé: le collectif redémarre de plus belle avec des percussions qui donnent envie de se joindre à eux pour danser.

Après 2h de concert, loin des transpirations d’un concert de rock, l’expérience avec la scène world fut concluante. La musique et les voix puissantes des chanteurs nous font plonger dans un univers chaud aux saveurs orientales. L’originalité réside certainement dans le mélange des langues, des styles et des instruments. Le chanteur aux dreadlocks interminables et son collectif ont été acclamés par un public charmé. Après ce voyage autour du monde, on aurait tout de même bien pris une petite tisane avec eux…

Aurore Crabbé (stg)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content