Critique | Musique

Harrison Bankhead Sextet – Morning Sun/Harvest Moon

JAZZ | La pochette est insensée: une feuille de carton repliée, coupée au petit bonheur la chance dont le graphisme est quasi illisible. Fort heureusement (comme souvent), le contenu est exactement à l’inverse de sa présentation.

JAZZ | La pochette est insensée: une feuille de carton repliée, coupée au petit bonheur la chance dont le graphisme est quasi illisible. Fort heureusement (comme souvent), le contenu est exactement à l’inverse de sa présentation: une célébration festive de la « Great Black Music » en provenance de Chicago, qui ne se soucie guère de la couleur de peau des musiciens (on y retrouve en effet le mésestimé Mars Williams aux saxophones), dirigée par le contrebassiste Harrison Bankhead -souvenez-vous de son formidable duo avec le regretté Fred Anderson (The Great Vision Concert sur Ayler Records). La musique y est une fête de tous les instants, où la contrebasse pousse avec autorité un groupe composé, outre les précités, du saxophoniste Ed Wilkerson, du violoniste James Sanders, des batteur et percussionniste Avreeayl Ra et Ernie Adams. Contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, la musique est loin de se résumer à une explosion « free ». Tous les titres de l’album, y compris les plus bouillants, comme Over Under Inside Out ou 22nd Street Hustle, dédié à Fred Anderson, sont subtilement arrangés, à l’image du morceau d’ouverture, Morning Sun/Harvest Moon, introduit par une flûte planant sur une Amérique appartenant encore aux « natives ». Des mélodies éphémères surgissent au détour de l’une ou l’autre composition, comme par exemple dans Red Is The Color In Jean-Michel Basquiat’s Silk Blue -dont le titre paraphrase par ailleurs un morceau célèbre de Charles Mingus et définit parfaitement l’esprit dans lequel baigne ce disque.

PH.E.

HARRISON BANKHEAD SEXTET, MORNING SUN/HARVEST MOON, ENGINE 039 (INSTANT JAZZ). ****

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