CHANSON | La première chanson, la plage titulaire, a l’émulsion triste d’une ballade de Michel Berger via ce piano qui transpire de regret.
Françoise Hardy, L’amour fou, distribué par EMI. ****
CHANSON | La première chanson, la plage titulaire, a l’émulsion triste d’une ballade de Michel Berger via ce piano qui transpire de regret: Françoise Hardy y rappelle même le préambule parlé dont elle s’acquittait si gracieusement dans Message personnel du même compositeur ombrageux. Quatre décennies ont passé, Berger est mort depuis deux et Hardy a perpétué une carrière avec des périodes plus maigres mais une production d’ensemble de qualité. Sans jamais abandonner une inspiration visiblement tirée de ses expériences personnelles amoureuses, dont il semble que le sillage de Dutronc ait laissé des cicatrices qui ne guériront plus. Sur cet album synchro à la sortie d’un roman du même titre, la vie a les couleurs du désespoir sublimé: les dix chansons courtes y conjuguent en moins de 37 minutes les dégâts collatéraux du sujet amoureux déjà évoqué. « Si vous n’avez rien à me dire/pourquoi venir auprès de moi? », chante la femme mûre -69 ans en janvier- face aux défaillances du coeur. Les musiques, entre autres composées avec Calogero, Julien Doré et Thierry Stremler, sont tissées autour du piano et des cordes, sobres et viscéralement mélancoliques, à l’image du sublime Piano-bar. Une manière de conjurer le blues et le cafard qui se repaissent visiblement dans l’univers de Hardy qui, en guide de dernière chanson, nous propose: « Rendez-vous dans une autre vie… Ce n’est qu’un sursis. » A suivre?
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