Francofolies de Spa J4: Maissiat et Montevideo

Maissiat © Philippe Cornet
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Ce samedi, la lyonnaise Maissiat et les ixellois de Montevideo se produisaient à Spa. Découvrez les impressions de Philippe Cornet.

Ce qui est cool aux Francos, c’est que malgré l’affaire de la chasuble (cf.hier), on peut quand même travailler sans l’impression carcérale d’autres festivals « rock » (vous remplirez la parenthèse).

Ainsi, le patron Charles Gardier vous paie une bière backstage -en fait, il ne paie pas…- avant de vous entretenir perso de cette édition 2013. On en reparle demain en forme de conclusion, parce que là, toujours au Jardin, l’endroit le plus intime des Francos, on absorbe tout le talent de Maissiat, lyonnaise responsable d’un premier album séduisant sorti chez Pias. Pâle, maquillée, légèrement androgyne, un chouia gainsbourgienne période Anna Karina, cette auteur-compositeur accompagnée de trois musiciens, sait travailler ses chansons. Dans un sillon à la Etienne Daho -qu’elle reprend d’ailleurs- avec une voix qui gravite dans les erraillés enviables, la mélancolie se glissant dans la musique tel le chaud nature d’un chausson aux pommes. Indélicate métaphore pâtissière qui ne rend pas grâce à la façon dont Maissiat conduit son spleen, à coups d’accords mineurs au piano -bonjour tristesse-, laissant suffisamment d’espace à la musique pour qu’elle s’impose naturellement. Avec grâce. Cette fille mérite de faire du chemin.

Francos, terre wallonne de contrastes: sur la scène Proximus, Montevideo entame son set avec un gros son prog-rock qui rappelle les délires orgiaques des claviers du Procol Harum sixties. Ce qui, on en convient, ne vous dira sans doute pas grand-chose alors que le band a plutôt une réputation (injuste) de, pour simplifier, péteux-ixellois-amis-à-Ghinzu. Les mecs en costard, assument un style véloce et volontaire de rock à vocation incandescente, mais là, à 16 heures, face aux festivaliers ensoleillés du Parc, l’énergie a un peu de mal à trouver toute sa logique pétaradante. Question de cadre sans doute: Montevideo aurait été plus propice sur la scène du Casino, ses dorures emplies de promesses et son velours baroque. « Mais on a constaté après 19 éditions que les gens ne voulaient pas vraiment rester à l’intérieur » explique Charles Gardier, dans les nuances de la lumière fraternelle arrosant la belle ville de Spa. Donc, vive le plein air.

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