Dour J3: On a testé pour vous… la nouvelle Elektropedia

Nina Kraviz © Olivier Donnet
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Nouvelle soucoupe volante aux airs de Tomorrowland, l’Elektropedia Balzaal de Dour décollait avec Nina Kravitz aux manettes hier soir. Une prestation spatiale et rude qui volait la vedette à C2C, tête d’affiche du jour.

De mémoire de festivalier à Dour, on n’avait pas connu un tel chamboulement depuis le migration de la Last Arena du haut vers le bas du site, il y a quelques années. L’Elektropedia Balzaal, ce temple electro suant autrefois sous chapiteau danse désormais à l’air libre cet été. « C’est Tomorrowland ici où quoi ? » lance un visiteur qui découvre les lieux. Dressées vers les étoiles, quatre colonnes géantes tapissées d’écrans LED s’y dressent de fait comme une rencontre du troisième type. Un vaisseau intersidéral à bord duquel la foule embarquait, sous le commandement de Nina Kraviz ce vendredi soir.

A force de boucles chamaniques, la DJ originaire de Sibérie chauffe son public à l’ombre d’un petit terril (heureusement pas en péril). But du jeu sous la lune noire de l’Elektropedia ? Rejoindre le centre du carré formé par quatre tours qui clignotent comme un combat de Star Wars. La techno et la house de Nina, ex dentiste et journaliste qui a participé à la très renommée série DJ-Kicks (du label berlinois !K7) s’emballe. On distingue, sous le beat, le discours mystique d’un guru allumé. L’artiste russe de 34 ans sait y faire. Personne ne boit toutefois de bière dans ce quadrilatère au (très bon) son surround.

Partir en quête de quatre boissons, depuis ce point de non retour demande en effet de livrer mille combats de gladiateurs. L’unique bar de l’Elektropedia doit desservir 10000 têtes, toutes brûlées par sa progra electro. Cherchez l’erreur. Les rares dévoués qui tentent d’abreuver leurs amis reviennent avec, au mieux, des demi verres. Bras tendus au ciel, s’excuser à (très) haute voix auprès des filles – toujours plus attentives que les garçons – est la meilleure méthode pour fendre la foule. Le secret le mieux gardé du festival.

Remplissant à raz bord une Elektropedia qui finira par refuser du monde vers 2 heures du matin, Nina Kraviz volait finalement la vedette à C2C, tête d’affiche qui la précédait le même soir, sur la Last Arena. Ces quatre nantais jonglaient pourtant avec talent sur leurs platines vinyles (une pour chacun). Un souffle d’harmonica. Une parole de musique noire. Down the Road, imparable single bluegrass qui tache comme le sud des Etats-Unis emballait le public sur les coups de 23h. Intergalactic des Beastie Boys, Superstition de Stevie Wonder et une pincée rythmes brésiliens. Malgré un doigté impressionnant, le quatuor français peinait à déborder des lignes. Ou comment un carré en cache un autre…

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