Dour J2: Omar m’a tuer

Omar Souleyman © REUTERS/Tobias Schwarz
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Dour se déhanche sur le « james brownien » Lee Fields, festoie pendant le karaoké syrien d’Omar Souleyman et headbange avec Electric Wizard…

Alors que les Carolos profitent dans leur barbe de la plantureuse victoire européenne de Charleroi, le festival de Dour bat son plein dans la touffeur de ce jeudi soir. Fait tellement chaud que les tenues sont parfois fort légères. Dans certains cas il faudrait presque écarter les fesses pour voir le tissu. A 67 piges, le vieux Lee Fields, surnommé Little JB pour sa ressemblance physique et musicale avec le patron James Brown, est un survivant de la soul. On a connu papy et ses Expressions plus punchy. C’est bien. Mais le bonhomme n’a pas la voix d’un Charles Bradley. Pas plus que son groupe le groove du label Daptone. Faithful Man, une poignée d’autres titres et quelques pas de danse sortent un peu le concert de sa torpeur. Accueil chaleureux. Pas autant toutefois que pour Omar Souleyman. Keffieh, lunettes noires et big moustache… Omar ressemble à un de ces magnats du pétrole qu’on ne voit qu’à la télé. Omar Souleyman, c’est un peu l’idée qu’on se fait d’une ducasse syrienne. Une promenade entre les auto-scooters, la maison fantôme et le palais des glaces d’une kermesse de Damas. Du grand n’importe nawak. Une espèce de karaoké arabe pour le dancefloor. Pas étonnant que le bonhomme ait commencé sa carrière dans les mariages… Le foutage de gueule n’empêche pas la méga fête à la petite maison dans la prairie. Faut dire que la fin d’aprem et le début de soirée, c’est l’heure où le peuple de Dour sort de terre. De terre ou de tente. Mais où sont tous ces gens l’après-midi? En train de comater, de faire leurs courses au Colruyt ou de se laver au carwash…

Il est 22h30 et à la Cannibal, la scène de la testostérone et des chevelus, Electric Wizard fait pour la dernière fois de la journée péter les guitares (à croire qu’elles sont interdites après minuit par arrêté communal…). Agé de 22 ans malgré son line-up instable, Electric Wizard est une légende du stoner doom. Formé à Wimborne Minster dans le Dorset, le magicien électrique balance son son particulièrement lourd, puissant et hypnotique dans la tronche de festivaliers ensorcelés… Fan de Black Sabbath, Electric Wizard aime les films d’horreur et les bouquins d’H.P. Lovecraft. Ses projections « éroticoccultes » font plus que leur petit effet. Ultime résistance dans une boîte de nuit géante…

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