Critique | Musique

Bruce Springsteen – Wrecking Ball

ROCK | Chantre du prolétariat américain, le Boss véhicule ce paradoxe qui veut qu’il ne soit jamais aussi présent et prolifique que quand ça va mal.

BRUCE SPRINGSTEEN, WRECKING BALL, DISTRIBUÉ PAR SONY. ***
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ROCK | Chantre du prolétariat américain, le Boss véhicule ce paradoxe qui veut qu’il ne soit jamais aussi présent et prolifique que quand ça va mal. En 2002, The Rising signait déjà son grand retour, réflexions sur les événements du 11 septembre qui le réveillèrent d’un coma discographique long de 8 ans. Aujourd’hui, Springsteen sort ce nouveau Wrecking Ball sur fond de crise financière mondiale, prolongation de celle des subprimes qui, en 2008, a laissé plus d’un Américain à la rue. Autant dire que Bruce n’est pas content. Rarement il n’aura chanté de mots aussi désespérés: « I’ve been lost/But never this lost » (This Depression). Aussi furieux: « If I had me a gun, I’d find the bastards and shoot ’em on sight », lance-t-il sur Jack of All Trades, après avoir pointé du doigt l’indécence du monde financier. Pour le coup, il élargit sa matrice musicale, tissant un lien entre tous les états unis de l’Amérique musicale: du rock au folk irlandais en passant par la country, avec même une incursion dans le hip hop. Plus Woody Guthrie que Dylan, Bruce Springsteen force parfois le trait (de l’archétype au cliché springsteenien, il n’y a qu’un pas) et le son (l’influence d’Arcade Fire sur l’un ou l’autre morceau). Mais, loin du cynisme ambiant, le jusqu’au-boutisme de sa démarche apparaît encore et toujours indispensable.

L.H.

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