Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

22.45 LA DEUX

PRÉSENTÉ PAR CATHY IMMELEN.

L ‘art russe ou soviétique est mis à l’honneur aujourd’hui (…) Vous découvrirez une très belle archive qui date de 1968 et qui nous guidera dans les coulisses de la vie d’une comédienne de cinéma à Moscou« . En prononçant ses mots d’intro, la présentatrice Cathy Immelen est déjà dans le ton du sujet. Qui s’ouvre d’emblée par une giclée de naphtaline, kaléidoscope d’images parfois commentées dans le plus pur style brejnevien. Assez vite, on se laisse aller à ce melting-pot invraisemblable qui passe d’une diva en brushing armée rouge à des bruits avant-gardistes captés par Cargo de Nuit en 1988. Itinéraire varié, de Rostropovitch à l’inévitable présence russe au Reine Elisabeth. Il y a aussi ce gros plan d’un gamin à lunettes, de Gorki, pianiste prodige présumé, introduit par une locale précisant que  » sa mère conduit une grue, son père est man£uvre« . On comprend tout de suite mieux l’amour du garçon pour le clavier.

MONDES ENGLOUTIS

Après sept minutes de ce régime sur la grandeur de la culture russe, place aux invités plateau (photo). Nicole Colchat, actrice de théâtre, et le directeur-metteur en scène du Théâtre des Tanneurs, Xavier Lukomski, commentent ce qu’ils ont vu. Colchat parle de  » la profondeur » de la littérature russe qui  » pleure et rit en même temps« , Lukomski cite le  » cinéma formidable » de Tarkovski. De là, on glisse à la pièce de consistance de l’émission, doc de 1968 réalisé par la RTB (sans F) dans sa série Les Soviétiques: il est consacré à l’actrice de Guerre et paix, Ludmila Savelyeva, jolie brune, moscovite d’adoption. Le commentaire, pourtant acide, de Philippe Dasnoy évite le contexte politique scabreux (dictatorial) de l’époque, et nous laisse observer Ludmila, sosie d’Anna Karina. Mais aussi tout un monde disparu, celui de la société soviétique sous Brejnev et d’une certaine façon, celui de la télévision belge de 1968. Certes un peu lente dans ses montages, mais qui prenait le temps de visiter ses sujets, parfois avec talent. C’est le cas ici et on se demande ce qu’il est advenu de la Ludmila de 1968…

Philippe Cornet

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