Widows (Les Veuves)

Cela débute sur un casse nocturne rondement mené par un gang conduit d’experte manière par Harry Rawlings (Liam Neeson). En apparence tout au moins: à l’arrivée, les braqueurs sont proprement piégés par les forces de l’ordre, pulvérisés avec leur butin dans l’explosion de leur fourgonnette, laissant derrière eux les quatre « Widows » qui donnent son titre au film. L’affaire ne s’arrête pas là, cependant, les victimes guère fréquentables du hold-up entendant bien récupérer leur magot, et sommant Veronica Rawlings (Viola Davis), la veuve d’Harry, de s’exécuter, sous peine de représailles définitives. Seule possibilité s’offrant à cette dernière: effectuer un coup que projetaient feu son mari et ses complices, avec l’aide de ses compagnes d’infortune…

L’on n’attendait guère Steve McQueen, ci-devant réalisateur de Hunger, Shame et 12 Years a Slave, sur le terrain du film de genre. C’est aujourd’hui chose faite avec Widows, thriller chicagolais élégant se déployant dans un mélange de tension et d’efficacité. Un habillage classique donc, auquel le cinéaste-plasticien apporte son regard aiguisé soutenu par une mise en scène millimétrée, mais aussi un angle singulier, choisissant une déclinaison féminine (sinon féministe) du propos. À quoi il ajoute ancrage soci(ét)al appuyé et sous-texte politique, se faisant témoin aussi bien du racisme policier que d’une corruption généralisée, toutes obédiences et origines confondues celle-ci. Un contexte dans lequel Viola Davis se révèle impériale, Michelle Rodriguez, Elizabeth Debicki et Cynthia Erivo n’ayant guère à lui envier, Robert Duvall, en patriarche adepte du népotisme, s’offrant pour sa part un numéro pas piqué des hannetons… Solide.

De Steve McQueen. Avec Viola Davis, Michelle Rodriguez, Cynthia Erivo. 2 h 10. Dist: Fox.

7

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