Whitney

« Forever Turned Around »

Trois ans après son imparable single No Woman et son premier album, le joli Light Upon the Lake, Whitney sort de sa douce torpeur. Créé à la séparation des Smith Westerns par le batteur chanteur Julien Ehrlich (qui a aussi tapé sur les fûts d’Unknown Mortal Orchestra) et le guitariste Max Kakacek, le groupe de Chicago déballe ses voix d’enfants de choeur et ses pop songs subtilement habillées et délicatement mélancoliques. Conçu dans l’Oregon, une maison de famille du Wisconsin et le studio de Justin Vernon, Forever Turned Around a été terminé où son prédécesseur avait été entamé: dans le sous-sol du guitariste Ziyad Asrar. Produites par Brad Cook (Bon Iver, Waxahatchee) et le Foxygen Jonathan Rado (Weyes Blood, Father John Misty), ces dix nouvelles chansons qu’ils voulaient plus groovy et maximalistes ne raviront pas les allergiques aux coups de blues et aux timbres de miel. Elles s’incrustent toutefois dans l’oreille comme les paroles de réconfort d’un vieux pote. Whitney chante la mortalité, les doutes et l’amour. Qu’il soit romantique, familial ou du simple registre de l’amitié. Titre d’ouverture, Giving Up dépeint la détérioration graduelle d’une relation. On est ici en terrain connu. Thématiquement et musicalement. D’ailleurs, si Lia Kohl (croisée auprès de Steve Gunn) et Macie Stewart (OHMME) se sont vues confier les cordes de ce deuxième album, l’autre signe distinctif de Whitney, après le falsetto d’Ehrlich, reste la trompette. Sans décrocher la timbale avec un morceau de la trempe de No Woman, les blancs-becs confirment leur capacité à trousser des chansons impeccables pour la promenade en voiture, à pied ou à cheval du dimanche après-midi. Quelque part à la croisée de la pop, du folk, de la soul et de la country.

Distribué par Secretly Canadian/Konkurrent. Le 19/11 à l’Ancienne Belgique.

7

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