La vie d’Adolphe Hérault (Dodo, pour les intimes), garçon boucher de 18 ans, semble toute tracée. Nous sommes en 1937 et le jeune homme rêve d’aventure. Encouragé par son père d’un » gaffe à tes fesses, fiston » et par sa mère d’un » reste pas dans mes pattes, tu gênes« , le voilà engagé dans la marine française. De Djibouti à la mer de Chine, il va en voir du pays. Il va également développer son sens de la fronderie et de la bonne blague, qui lui vaudront de passer du temps au trou. Jamais très longtemps, un supérieur hiérarchique ayant toujours besoin de lui pour une partie de polo ou de rugby. Lors d’une escale à Tunis, il fait la connaissance de Carmen, qu’il épousera après la démobilisation en 1945. La vie est douce auprès de sa femme et de leurs enfants bientôt nombreux. Si le couple ne s’intéresse pas trop à la politique, celle-ci le rattrapera toutefois et la famille devra quitter le Maghreb pour rejoindre la France en 1962. À Arras, la chaleur du soleil a fait place à la pluie et au froid. Mais Dodo, toujours aussi énergique, a retrouvé son boulot à la banque de France, métier qu’il exerçait dans les territoires. La vie continue et bientôt la maison résonne des cris des petits-enfants. Dodo peut à présent partager le récit de ses aventures à un auditoire béat, qui compte dans ses rangs… notre auteur. Grégory Mardon se devait de raconter l’histoire touchante de cet aïeul attachant. Comme si, avant d’aborder ses sujets de prédilection comme l’amour et le couple, il devait lui rendre hommage. Les éditions La Boîte à Bulles proposent la réédition de ce premier album où l’on retrouvait déjà toute la sensualité, le sens du rythme et du découpage d’un auteur à la sensibilité à fleur de peau.
De Grégory Mardon, éditions La Boîte à Bulles, 116 pages.
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