Un songe de Corto Maltese

Nicolas Tellop est infatigable. Depuis la publication de son premier livre, L’Anti-atome (PLG, 2017), consacré à l’oeuvre de Franquin, il n’a pas cessé de naviguer sur les mers de la pop culture afin d’y poser son regard gourmand et raffiné, multipliant les escales le temps d’une exégèse des strips de Snoopy ( Snoopy Theory, Le Murmure, 2018) ou de la figure de la course-poursuite au cinéma ( Les courses-poursuites au cinéma, Aedon, 2018). Avec Un songe de Corto Maltese, Tellop revient à la bande dessinée -et en profite pour inaugurer une nouvelle collection d’essais dévolus au 9e art, qu’il co-dirige avec Tristan Garcia. Il y dit son amour pour Fable de Venise, album mythique de la plus mythique des séries surgies sous la plume d’Hugo Pratt, en une quinzaine de chapitres qui sont autant de perspectives sur ce que peut une histoire. Car c’est avant tout ça qu’est Fable de Venise: une fable de la fabulation, une histoire de l’histoire, un rêve du rêve -en une tautologie sublime, qui est aussi une poétique, voire un discours de la méthode. Au fil des pages de son petit traité, Tellop croise le spectre de Corto Maltese avec ceux d’Hermès Trismégiste, de Clément Rosset, et des mille et une figures qu’il est possible d’apercevoir au détour des venelles de la Sérénissime. Le tout évoque le style (et les corpus) du grand Pacôme Thiellement, sans pourtant jamais le citer. Personne n’est parfait.

De Nicolas Tellop, éditions Aedon, 132 pages.

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