L’histoire repasse les plats. En matière de séries télévisées comme ailleurs. Et ça commence à bien faire.

Le recyclage est à la mode. On peut à la fois être et avoir été. Paraît. Sinon Justine n’aurait pas annoncé avoir eu  » le courage de se remettre au sport » après un an et un poil de retraite des courts. Et les Benny B n’auraient pas livré un show vintage au festival Génération 80 à Marbehan, samedi dernier.

Tendance récup’, c’est aussi la conclusion de la 61e cérémonie des Emmy Awards, les Oscars de la télévision décernés dans la nuit du 20 au 21 septembre dernier. Qui ont fait le pari de… l’immobilisme, en reprenant les mêmes que les années précédentes et en les coiffant des mêmes lauriers.

Cette année encore, dans la catégorie Série dramatique, c’est Mad Men qui l’a emporté – pour la deuxième année consécutive. Et la meilleure série comique est 30 Rock – c’est la 3e fois d’affilée qu’elle gagne. Rayon comédiens, on n’innove pas non plus: la meilleure actrice dans un drame est encore cette année Glenn Close pour Damages, et son pendant masculin est Bryan Cranston pour Breaking Bad. Lui aussi avait gagné l’année dernière. Le meilleur acteur comique est Alec Baldwin pour sa prestation dans 30 Rock – il conserve donc sa couronne. L’unique changement dans les catégories les plus courues des Emmys a eu lieu côté femmes et comédies, avec le sacre de Toni Colette pour son rôle dans United states of Tara.

Flash spécial

La bonne nouvelle: les séries couronnées sont effectivement les plus intéressantes mises sur orbite ces dernières années, les récompenser n’était donc que justice. La mauvaise: ces Emmys soulignent à gros trait l’indigence de la nouvelle production télévisuelle américaine qui, hormis Sons of Anarchy (lire Focus du 11/09) et True Blood (dans ses bons jours), n’a proposé ces saisons dernières que des concepts creux ou des resucées d’anciens succès.

Flash Forward viendra-t-il sauver le monde des séries? Pas sûr. Attendue comme la descente du Messie sur terre, cette nouvelle production ABC devrait, dit-on, permettre à Lost de mourir de sa belle mort (cet hiver, la série entamera sa dernière saison) en donnant à ses fans en plein naufrage une planche à laquelle s’arrimer. Gonflé à coup de trailers bien sentis et de rumeurs distillées à tout va, le mystère quant à la teneur de cette adaptation d’un roman SF de Robert Sawyer vient d’être éventé. Les coupables: les 18 minutes d’ouverture du pilote de la série, mises en ligne par ABC. Qui montrent que les gimmicks scénaristiques de Lost ont été abondamment pompés (et noyés dans une esthétique lisse et une musique trop présente pour ne pas être suspectée d’être un cache-misère). Laissons-lui toutefois encore le bénéfice du doute (le premier épisode sera relayé par Be TV dimanche 4 octobre, soit quelques jours après sa diffusion US – lire page 53)… En ne perdant pas de vue que d’habitude, recycler de la vieille soupe lui donne comme un léger goût amer.

LA CHRONIQUE DE myriam leroy

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