LE NU, ARGUMENT FACILE POUR APPÂTER LE CHALAND? PAS FORCÉMENT. QUELQUES EXEMPLES DE CLIPS VIDÉO DÉVÊTUS…

D’ANGELO – UNTITLED

On aurait tendance à croire que l’effeuillage est une pratique essentiellement féminine. De temps en temps, pourtant, l’un de ces messieurs ose monter au créneau. En 2000, D’Angelo, apollon black aux tablettes de GI Joe, fait son Prince et croone un pousse-au-sexe d’une sensualité torride. Certes, le chanteur soul n’enlève que le haut. Mais quand la caméra descend jusqu’à la région pubienne en sueur, à quelques millimètres de la zone de vérité, le thermomètre s’affole. On en connaît qui ne s’en sont toujours pas tout à fait remis(es). l

ERYKAH BADU – WINDOW SEAT

En 2010, Erykah Badu se parque dans une rue de Dallas, descend de voiture et commence à marcher. Au fil de la promenade, la chanteuse se déshabille jus-qu’à terminer entièrement nue. Moment où elle se fait abattre, du sang bleu coulant sur le trottoir et formant un énigmatique « groupthink ». Badu l’assure: le clip de Window Seat a été tourné en mode guérilla, sans autorisations, filmé en un seul plan-séquence. Il est directement inspiré d’un autre défi du même genre, réalisé par le duo Matt & Kim, se retrouvant eux à poil en plein Time Square, à New York. La vidéo de Window Seat vaudra tout de même une petite polémique (Badu se couche à l’endroit où avait été assassiné JFK) et un passage par le tribunal pour outrage aux bonnes m£urs… l

SIGUR ROS – GOBBLEDIGOOK

Hippie’s not dead. Dans la vidéo de Gobbledigook, il y a des lacs, des forêts, des rivières. Et tout le monde à poil. Chaussés de seules baskets, des jeunes gens s’égaient dans la nature, les seins fièrement exposés pour les unes, la bite joyeusement balancée pour les autres. On se baigne, se roule dans les feuilles, saute, monte sur la balançoire, court, fait l’amour, avant de tous se retrouver autour d’un feu et se grimer de messages cryptiques. Ajoutez à cela la batterie tribale de la chanson et vous obtenez un morceau de bravoure néo-paganiste des Islandais de Sigur Ros. l

KLAXONS – TWIN FLAMES

En voilà du beau bizarre. Du nu qui met plus mal à l’aise ou qui fait davantage rire qu’il ne séduit. Pour le Twin Flames des Klaxons, le réalisateur Saam Farahmand organise une grande orgie au cours de laquelle les corps se mêlent et s’entremêlent. Littéralement. Une gigantesque partouze qui voit les corps fusionner: poses siamoises, bassins d’un seul tenant, tête qui se fond dans une cuisse, bras gauche de l’un se prolongeant dans le bras droit de l’autre… Même principe, mais méthode dif-férente: dans le Shook Down du groupe Yuck, les corps nus sont con- stitués de différents fragments, issus de corps différents. Question: est-ce que coller, c’est tromper? l

THE BRIGHTON PORT AUTHORITY- TOE JAM

Comment déjouer la censure? En jouant avec. Sur le Toe Jam, The Brighton Port Authority (alias Fatboy Slim alias Norman Cook), l’ambiance est à la rigolade et aux tons délavés 70’s. Une dizaine de filles et quelques mecs se déshabillent et commencent à s’agiter. Pas la peine cependant de s’exciter: les attributs de chacun sont masqués par des barres noires. A partir de là, la vidéo va s’amuser à jouer avec les éléments graphiques de la censure. Les danseurs vont se plier en 4 pour multiplier les clins d’£il (la palme pour la reproduction vivante du jeu d’arcade tennis). Simple, un peu couillon, mais complètement irrésistible. l

THE FLAMING LIPS – WATCHING THE PLANETS

La palme de la vidéo la plus barrée? Pas étonnant puisqu’il s’agit d’un clip des Flaming Lips. Pour Watching The Planets, Wayne Coyne convoque des cyclistes à poil (pour tout avouer, Queen avait lancé la mode dès 1978 avec Bicycle Race) et une sorte d’£uf poilu/vagin d’où sort une foule d’adultes nus comme des vers et d’humeur visiblement extatique… Lui-même est enfermé dans sa fameuse bulle, celle dans laquelle il apparaît souvent lors des concerts du groupe. La tribu de nudistes est cependant bien décidée à éclater la membrane qui protège le chanteur. Et Coyne de se retrouver alors dépouillé de ses vêtements et porté en triomphe par la foule… l

TEXTE LAURENT HOEBRECHTS

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