Les collectionneurs s’arrachent à prix d’or les dessins originaux des mentors de la BD.

Si vous tombez un jour sur une planche de Tintin en rangeant le grenier de vos parents – on peut rêver -, ne la jetez surtout pas. Elle vaut peut-être de l’or. Du moins si les experts confirment qu’il s’agit bien d’un original. Dans ce cas, vous pouvez déjà avertir votre banquier que votre découvert sera bientôt apuré… Les ventes aux enchères de planches originales de grands noms de la BD atteignent en effet des sommets himalayens. Pas plus tard que le 29 mars dernier, une gouache réalisée en 1932 par Hergé pour la couverture de Tintin en Amérique est ainsi partie pour la coquette somme de 764 218 euros lors d’une vente organisée chez Artcurial à Paris. Du jamais vu. De quoi faire oublier le dernier record mondial, établi un an plus tôt par un dessin d’Enki Bilal, Bleu sang, adjugé 176 900 euros. D’autant qu’au cours de la même séance du mois dernier, un portrait de Corto Maltesse par Hugo Pratt dépassait lui aussi le précédent plafond avec un prix de 300 830 euros. Soit dix fois les estimations… Enki Bilal pourra toutefois se consoler en constatant que 5 de ses dessins figurent dans le top 10 des planches les plus chères, contre une pour Juanjo Guarnido, une pour Moebius et une pour Philippe Druillet. Bon, d’accord, on est encore très loin des tarifs pratiqués dans la peinture où un Jackson Pollock se monnaie 140 millions de dollars. Mais quand même, certains dessins valent déjà plus qu’une photo de Carla Bruni-Sarkozy dans le plus simple appareil (91 000 dollars). Comment expliquer cet emballement? Primo, par un changement de mentalité. Les collectionneurs n’hésitent plus à afficher leur intérêt pour la BD. Tout comme pour l’art urbain d’ailleurs, qui connait le même sort. Secundo, par la crispation des marchés boursiers. Qui incite les investisseurs à chercher de nouveaux débouchés plus rentables. Et enfin tertio, par un phénomène de mode. Après avoir fait le tour des impressionnistes et de la peinture en général, les amateurs d’art fortunés ont envie d’autre chose. Autant de raisons qui font que Tintin est un peu le nouveau Monet des salles de vente…

L.R.

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