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UNE SÉRIE FX DE SHAWN RYAN. AVEC MICHAEL CHIKLIS, CATHERINE DENT, WALTON GOGGINS.

Initialement prévue en six saisons, The Shield s’est vue gratifiée l’an dernier sur le réseau FX d’un tour de manège supplémentaire, histoire d’offrir aux fans de la série un final digne de ce nom. Mission accomplie, et bien plus encore, avec cette septième et ultime saison clôturant avec brio, dans la veine radicale et ultra réaliste que l’on sait, les aventures de Vic Mackey et sa brigade de choc (la Strike Team). The Shield ou 88 épisodes d’une plongée violente et sans concession dans le quotidien de Farmington, quartier fictif de Los Angeles en proie aux guerres de gangs et autres agissements criminels et mafieux. Là, Mackey, flic aux méthodes tout sauf conventionnelles, et ses hommes font régner leur loi, selon leurs propres règles, se montrant d’une redoutable efficacité dans leur combat contre le crime tout en trempant eux-mêmes jusqu’au cou dans l’illégalité crasse (brutalité, vols, meurtres, corruption). Peu à peu, l’étau se resserre sur eux. Jusqu’à ce final littéralement à couper le souffle…

SÉRIE DE CHOC

A l’équipe de choc évoluant sous la houlette de Vic Mackey dans la série, correspond celle rassemblée par Shawn Ryan, le créateur, autour de son bébé: des scénaristes surdoués renvoyant inlassablement n’importe quelle £uvrette du genre policier à sa pauvre condition de soupe manichéenne pour amateurs de mauvais Disney. Car The Shield se tient tout là-haut, aux côtés d’un The Sopranos ou d’un The Wire, sur la crête de cette vague de séries contemporaines affranchies du complexe de n’être que télévision. Se payant le luxe de creuser inlassablement des personnages d’une densité rare sur des dizaines d’heures de fiction. Secouant, malmenant, pervertissant ses intrigues multiples et à tiroirs pour en tirer miraculeusement des moments d’une puissance inouïe. Tels ces climax insensés comme, de souvenir de cinéphile, on n’en a jamais vu sur grand écran. Pas de ceux usités en fin de saison ou d’épisode par des séries en perte de vitesse et tentant vaille que vaille de continuer à accrocher l’audience tandis que le navire prend l’eau, non, des pics de tension hallucinants, déboulant sans crier gare et cristallisant en quelques instants une foule d’éléments épars, rampants, disséminés çà et là au fil de l’intrigue depuis parfois plusieurs saisons. Ne cherchez plus la quintessence du genre: elle est là, à portée de télécommande. The Shield est LA série policière définitive. Et son empreinte n’est pas prête de s’effacer: cinq gros doigts rouges incrustés bien profond au beau milieu de notre figure.

Nicolas Clément

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