La Der des Ders – Dessiné en noir et blanc, le titre posthume de Pandemic Studios brosse avec originalité et panache le milieu de la résistance.

Édité par Electronic Arts et développé par Pandemic Studios, âge 18+, disponible sur PC, PlayStation 3 (version testée) et Xbox 360.

Après le Madworld de Sega, The Saboteur se profile comme la seconde production vidéoludique main-stream de 2009 à oser le noir et blanc. Evoquant le Pleasantville de Gary Ross dans sa tendance à se colorer lorsque le cours des événements s’améliore, le titre s’est judicieusement tourné vers ce code visuel osé pour brosser une action ancrée dans la deuxième guerre mondiale. Si de nombreuses productions ( FPS particulièrement) ont emprunté cette thématique militaire jusqu’à l’éc£urement ces dernières années, The Saboteur a la chic idée de déporter son histoire des champs de batailles habituels aux rues parisiennes et à leur résistance.

Jeu testamentaire de feu Pandemic Studios, à qui l’on doit entre autres Full Spectrum Warrior, Destroy All Humans! et Mercenaries (1 et 2), The Saboteur suit la lignée des productions du studio de Los Angeles. Sean Devlin, le héros de l’aventure se retrouve ainsi dans des missions suicides, seul contre tous. « Nous avons pris beaucoup de libertés avec la deuxième guerre mondiale », avoue Tom French, Lead Game Director de Saboteur chez Pandemic Studios. « On voulait avant tout rendre le jeu fun. Avec ses cascades incroyables et ses fusillades, The Saboteur se rapproche plus d’un Indiana Jones que d’un film de guerre classique. »

Sur les toits de Paris

Articulé comme une ville de Grand Theft Auto avec ses objectifs principaux et ses missions annexes, Paris a ainsi été métamorphosée pour tendre au mieux ses artères et les rendre praticables aux courses poursuites, tandis que la Picardie se retrouve à quelques minutes à peine du centre. Libération de résistants, destruction d’entrepôt d’essence, vol d’une bouteille de champagne, filature discrète d’un gradé allemand pour débusquer un collabo… les actes de bravoure insensés oscillent entre fusillades à la troisième personne, phases de pilotage acrobatiques et escalade de bâtiments.

Des phases d’infiltration tentent même d’apporter une touche de finesse au jeu. Le joueur peut en effet assommer un officier allemand pour lui voler son uniforme. Et ainsi passer inaperçu au milieu des nazis, à condition de ne pas trop s’en approcher. Malgré cet effort qui démontre que Pandemic Studios ne cherche pas nécessairement l’action à tout prix, la prise en main cahoteuse et limitée du héros vole au ras des pâquerettes, au même titre que l’intelligence artificielle des ennemis. Un constat qui se dévoile notamment sur les toits de Paris qu’il faudra souvent arpenter pour leur échapper dans la veine du premier Assassin’s Creed.

Loin d’être moribond, l’inégal gameplay de The Saboteur fait l’effort de creuser la passé de Sean Devlin. Pandemic s’est ainsi entiché d’une phase de jeu expliquant en profondeur les motivations qui amèneront l’irascible Irlandais à rejoindre la résistance en emmenant le joueur dans une poignée de missions flash back placées quelques jours avant le début de la guerre dans le milieu des courses automobiles allemandes. Une narration vraiment intéressante donc. Autant que le visage politiquement incorrect du héros qui fume et se terre dans la planque d’un cabaret parisien.

Michi-Hiro Tamaï

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