Snake sauce curry – Pac Man poursuivi par des zombies sur fond de Bollywood et de Google Maps:The Last Guy pète les plombs sur PS3.

Edité par SCE, âge: 7+, disponible sur PS3 en téléchargement payant (8 euros) via le PlayStation Store.

Signataire de productions plus à l’aise au festival d’arts numériques ARS Electronica que dans des bacs de boutiques de jeux vidéo, le surdoué Japan Studio ( Locoroco, Patapon…) revient à la charge avec The Last Guy. Un jeu d’arcade kitch entre photos aériennes hyper réalistes, zombies, science-fiction et univers hindou. Premier jeu mainstream reposant entièrement sur des clichés pris du ciel, The Last Guy vaut le détour pour sa bande sonore. Dès les premiers affrontements zombiesques, les tracks s’engluent dans une sorte de version techno de la B.O. de la Soupe aux choux. Et s’affalent en fin de partie dans des réinteprétations jubilatoires empruntées au thème du Lac des Cygnes. La plus folle étant probablement celle en mode crooner karaoké ( reverb à fond) chantée en tibétain. Cris de zombies grotesques, monologues d’indiens extatiques – ou terrifiés – et hurlements délirant de la foule: on ne revient pas indemne de cette expérience entre Mars Attack et Shaun of the Dead. Simple et addicitif, l’objectif du jeu évite la répétition. On parcourt les artères de cités (San Francisco, Berlin, Tokyo…) à la recherche de survivants qui nous suivent à la queue leu leu. Le tout en évitant des monstres. De plus en plus délicat à mesure que la file s’allonge…

Malgré une B.O. au curry hallucinogène et un mode de déplacement fendard façon Benny Hill rencontre la Bande à Basile, la plastique graphique de The Last Guy garde son sérieux entre retro gaming et photo réalisme. Car les niveaux de ce Snake revisité ont été photographiés en avion par des sociétés spécialisées (Aerowest, Get Mapping Pic, U.S. Geological Survey…). Beaucoup plus détaillés et impressionnants que les clichés encore trop flous de Google Maps! Ce dernier se pose néanmoins comme le terreau de The Last Guy. Depuis la popularisation du service de cartes et de photos satellites, les initiatives (confidentielles) de mash up (1) et de Google Maps gaming se répandent sur la Toile avec les bien nommés RISK on Google Maps!, GoogleMapGolf ou 2D Driving Simulator…

une première

De fait, The Last Guy ouvre pour la première fois le Google Maps gaming à l’industrie du jeu vidéo. Un gimmick qui pourrait se déplacer de la 2D à la 3D vu que les applications cartographiques pour GPS investissent petit à petit la troisième dimension. Des sociétés comme Tele Atlas « scannent » en effet un nombre croissant de villes pour obtenir des reproductions numériques 3D hyperréalistes de rues et bâtiments, déjà utilisés dans les appareils de Garmin (Nüvi 7×5) ou Mio (C620). De là à imaginer un recyclage vers le jeu vidéo, il n’y a qu’un pas…

(1) Applications Web mélangeant diverses sources d’informations; typiquement communautaires et cartographiques comme Panapa et ses bons plans balades en ville ou Urbamania pour les sorties.

www.jp.playstation.com

Michi-Hiro Tamaï

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