The Cinematic Orchestra

« To Believe »

Un jour, il faudra faire une étude sur la psyché des groupes sans chanteur attitré. De Massive Attack à The Cinematic Orchestra, autres Anglais mixeurs de genres qui convoquent les vocalistes sur l’imaginaire instrumental. Ils varient ici de tempo et d’humeur au fil d’un disque axé sur les croyances, sujet aujourd’hui volontiers transformé en arme de guerre. Même si le chant reste souvent le GPS de notre jugement, la musique de TCO constitue déjà une forme de narration appuyée. Douze ans après Ma fleur, Cinematic reprend le chemin du studio pour sept titres à rallonge, soit 53 minutes 32 secondes très accomplies. Cela commence fort avec Moses Sumney dans la plage titulaire, méditative et majestueuse, en ouverture de disque: ce jeune Californien black, qui part dans les tours sans aucun problème (il faut écouter son album de 2017 Aromanticism), pose, du coup, un challenge qualitatif aux autres. Assez bien relevé sur la plage suivante par Roots Manuva et sa gorge profonde posée sur une musique gonflant au fil du morceau. Qui, comme sur l’ensemble, condense l’électronique fleurie via des paysages orchestraux poivrés de jazz ( Lessons), jamais très loin de la BO épique pour film imaginaire ( The Workers of Art). Une alternance d’atmosphères et de textures, un art du crescendo, privilégiant au final la voix qui s’invite à cinq reprises, avec trois autres interprètes soul-gospel: Tawiah, Grey Reverend et Heidi Vogel. Cette dernière clôturant le disque en beauté sur A Promise, symphonie trip hop triomphale.

The Cinematic Orchestra

Distribué par Pias.

8

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