Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Sur les lèvres… – Entre punk et flower power, le cour des Black Lips balance. Quatre férus de pop songs revisitent le mythe du sex, drugs and rock’n’roll.

« 200 Million Thousand »

Distribué par Pias.

Si en 2009, il existe encore un groupe qui incarne le rock’n’roll, sale, imbibé, déglingué, fougueux et malgré tout incroyablement mélodieux, ce sont bien les Black Lips. A vrai dire, on ne voit pas bien ce que foutraient les quatre lascars de leur vie s’ils ne faisaient crier les guitares et voler les bières en chauffant les minettes qui aiment les rockeurs en sueur.

Stakhanovistes de la scène, les quatre tordus ont trouvé le temps d’enregistrer un nouvel album entre une date au Mexique et une escapade au fin fond de la Russie (c’était avant d’échouer en zonzon lors de leur séjour en Inde).

Comme son prédécesseur, Good Bad Not Evil, 200 Million Thousand est un disque de flower punk. « Une étiquette qu’on s’est inventée nous-mêmes pour ne pas avoir à subir celles imposées par les journalistes et le business, précise le chanteur et bassiste Jared Swilley. Evidemment, on est énormément influencé par un tas de vieux trucs garage mais c’est plutôt cool, non, d’avoir inventé notre propre genre? Le flower punk est le parfait équilibre entre l’amour et la haine. Nous ne sommes pas des petits durs en colère. Nous sommes un groupe à la fois punk et psychédélique qui enregistre des pop songs. » Des pop songs bizarres mais des pop songs quand même. Comme Starting over et I’ll be with you. Hymnes rock pour hippies en descente.

Liens de sang

 » L’idée de base quand les Black Lips se mettent à bosser, c’est bêtement d’enregistrer un disque. La seule chose qui a changé avec cet album, c’est que nous possédons notre propre studio aujourd’hui et que nous établissons nos propres règles. »

Le groupe d’Atlanta a investi mais il n’a pas non plus cassé sa tirelire. Il connaissait une sympathique famille grecque qui quittait les Etats-Unis pour rentrer au pays. « Les parents avaient acheté un studio à leur fiston il y a quelque temps mais il avait perdu tout intérêt pour l’enregistrement. Grosso modo, on a réalisé le meilleur deal de l’histoire. On a pris le matos et on s’est installé dans une ancienne galerie d’art. Des conditions bien plus relax qu’auparavant puisqu’il s’agissait dès lors de notre temps, de notre matériel, de notre espace. De notre maison quoi. J’ai même dû vivre là-bas pendant une semaine parce que j’avais rompu avec ma gonzesse », raconte Jared.

Une semaine entouré par le premier album qu’a enregistré son père, un t-shirt XXXL de Barack Obama et un tas de photos pornos. « Avec Obama, les gens ne nous font plus autant chier quand on tourne à l’étranger. Puis, on se dit que tout n’est pas perdu. A défaut de voter pour Jésus-Christ ou un magicien, on a choisi un président qui fera peut-être pour une fois quelque chose de relativement correct. Et ce serait déjà pas si mal… »

Politiquement correct en tout cas, ça ne colle pas aux Black Lips qui viennent d’enregistrer un EP avec King Khan sous le nom des Defenders. « On l’a rencontré à l’un de nos concerts en Allemagne. Il a pissé sur mon t-shirt et bu mon sang. Je lui ai envoyé une carte postale et on est devenu les meilleurs amis du monde… » C’est pas beau la vie? l

www.myspace.com/theblacklips

Julien Broquet

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