Plus hétéroclite que jamais, l’affiche d’I Love Techno tente comme les autres de rassembler les genres. Voire les générations?

Incontournable. Lancé en 95, le festival I Love Techno est devenu en quelques années le rendez-vous à ne pas manquer pour les amateurs de musiques électroniques. Cette année encore, l’affiche ne devrait avoir aucun mal à attirer quelque 35 000 personnes au Flanders Expo. Les choses ont évidemment pas mal changé depuis les débuts. Et pas seulement au niveau de l’affluence. Un simple fait: nées début des années 80, les musiques électroniques atteignent aujourd’hui la trentaine. Et, pour la première fois, comme le rock, commencent à charrier un public sur plusieurs générations. Concrètement, cela donne une affiche où se côtoient Carl Craig, pape de la techno, et Boys Noize; Luke Slater et Vitalic… Roel Vergauwen, programmateur: « La techno reste encore une grande partie de notre identité. D’où la présence de gens comme Dave Clarke ou Laurent Garnier. Mais c’est important aussi d’amener des nouveautés à chaque fois. Par exemple, cette année, Buraka Som Sistema, The Count&Sinden… »

Into the Groove

L’ouverture aux autres genres, c’est ce qui a amené le lancement de Groove City, l’autre grand rassemblement électronique de l’automne. Arno Mangelschots, programmateur: « Il y a 10 ans, les autres événements du genre se cantonnaient à un style. On a voulu proposer un festival qui brasse plus large. » Paradoxe: le 21 novembre prochain, Groove City proposera une de ses affiches les plus « cadrées ». « Pour les 10 ans, on a essayé de proposer une programmation solide, peut-être plus « classique. » « Jeff Mills, Bob Sinclar, Sven Vath, Felix Da Housecat… Mais pas de noms de la sautillante scène électro actuelle. « Peu étaient disponibles », concède Arno Mangelschots, qui peut imaginer que la moyenne d’âge sera du coup peut-être plus élevée qu’ailleurs.

Car s’il n’y a pas encore de conflit des générations, un fossé n’est pas loin de se creuser avec les kids. Lors des dernières Transardentes, par exemple, le constat était frappant. « Il y a différents publics, c’est clair », concède Fabrice Lamproye, patron du festival liégeois. Comme ailleurs, le rendez-vous multiplie donc les scènes, dans ce cas-ci au nombre de 3: techno, électro, drum’n’bass. « Jusqu’ici, la salle principale était consacrée à la techno. Mais pour la prochaine édition, on est en train de se dire qu’on va plutôt y caser l’affiche électro. » Normal pour un rendez-vous qui accueille des clubbers souvent très jeunes. « Mais on est content qu’il reste aussi un public plus « festival », qui ne vient pas que pour un certain type de musique, et qui aime bien se balader un peu partout. »

I Love Techno, le 24/10, au Flanders Expo, Gand.

Groove City, le 21/11, Brussels Kart Expo.

Les Transardentes, le 23/01, à Liège.

Texte Laurent Hoebrechts

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