« CTRL »

Distribué par TDE/Sony.

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Sur la pochette de son disque, SZA pose devant une pile d’ordinateur défoncés, comme autant d’amours déglinguées. Le titre lui-même fait référence à la touche de clavier CTRL, Control. En quelques éléments, le décor est planté: comment garder le contrôle de sa vie quand elle déborde sur le Net, tisser des relations qui ne se planquent pas derrière un écran? Le genre de thèmes qui a pu produire son lot de comédies romantiques poussives. Rien de tout cela, heureusement, dans les confessions de SZA. Née Solana Imani Rowe (1990, Saint-Louis), la chanteuse n’oublie jamais de glisser les doutes et l’humour qui désamorcent tout minaudage.

Si CTRL est son premier album, le nom de SZA n’est pas tout à fait inconnu. Signée sur Top Dawg Entertainment -le label de Kendrick Lamar et d’Isaiah Rashad (tous les deux présents ici)-, la jeune femme a sorti un premier EP en 2014, avant de se retrouver sur le dernier Rihanna (le morceau Consideration qui ouvre Anti). Avec CTRL, elle réussit un disque de r’n’b qui pioche autant dans la pop (Prom et ses accents à la Katy Perry) que dans l’electronica (The Weekend) ou l’indie. Forcément, on pense à Frank Ocean et à la manière dont il a lui-même rénové le genre. Aux textes cryptiques, SZA préfère cependant les sentences plus directes, livrant ses foirages amoureux et ses compromissions coupables (« My man is my man is your man, heard it’s her man, too » sur The Weekend) avec une franchise désarmante. En toute fin de disque, elle fait parler sa mère qui explique qu’elle a toujours tenu à garder le contrôle sur les choses, « même si c’est une illusion ». À l’inverse, SZA a décidé de lâcher prise, et de voir ce que cela donnait. Jusqu’ici, force est de constater que ça lui va plutôt bien.

L.H.

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