Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Fichtre, c’est donc de là qu’on le connaissait! De Game of Thrones, dans lequel il incarnait ce fameux guerrier dothraki qui arrachait à main nue l’énorme langue d’un de ses malchanceux compagnons d’armes. Jason Momoa, puisque c’est de lui qu’il s’agit, endosse l’un des rôles principaux de The Red Road, la nouvelle mini-série événement déployée par Sundance TV à partir du 24 avril prochain. Evénement parce que le pilote a été mis en boîte par James Gray, l’un des cinéastes les plus intéressants du septième art américain. Et que l’ensemble a été scénarisé par Aaron Guzikowski, qui avait impressionné avec le film Prisoners de Denis Villeneuve, dont il assurait le script. Nouvelle parce que Sundance TV n’en est pas à son coup d’essai. Enigmatique et contemplative, la série Rectify avait enfoncé, en avril 2013, le clou déjà largement martelé quelques semaines auparavant par Top of The Lake,le chef d’oeuvre co-signé par Jane Campion: celui d’une chaîne à la recherche de projets sérieux, ambitieux et clairement à la marge. Notamment dans le tempo, souvent plus lent que la moyenne des productions télévisées.

Si The Red Road suit ces mêmes sentiers, l’intrigue et l’interprétation ne possèdent ni le souffle, ni l’envergure de Rectify et de Top of The Lake. Malgré James Gray. Malgré Aaron Guzikowski. On y suit la drôle de relation entre Harold Jensen, un flic à la famille dissolue (sa femme entend des voix, son adolescente de fille découche…), et Philip Kopus, un criminel indien Lenape à la carrure aussi imposante que son charisme: quand l’épouse de Jensen se verra accusée d’avoir percuté un jeune Indien et d’avoir pris la fuite dans la foulée, Kopus se proposera d’aider le policier, en échange de quelques faveurs…

Difficile d’entrer complètement dans l’histoire, même si The Red Road déploie quelques qualités intéressantes. Petite déception donc dans le chef de Sundance TV, qui restait sur un quasi sans-faute jusque-là. La chaîne américaine, émanation du Sundance Institute créé par Robert Redford (en hommage à son légendaire personnage dans Butch Cassidy and the Sundance Kid) et du festival éponyme, référence mondiale en matière de cinéma indépendant, peut être captée dans nos plates contrées via Voo, Belgacom TV ou Telenet. Autant dire par de plus en plus de Belges. Documentaires, films indépendants, séries en production propre ou séries rapatriées (The Walking Dead, Breaking Bad et même Les Revenants…), téléréalités plutôt « évoluées »: l’offre ne manque pas de gueule. ?

GUY VERSTRAETEN

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content