Sorti le 25 mai 1977 aux Etats-Unis, dans 32 cinémas à peine, Star Wars allait connaître un succès considérable, et être à l’origine d’une saga qui est l’un des mythes les plus sûrs (et les plus rentables) de l’histoire du cinéma. Trente ans, six films et quelques générations de spectateurs plus tard, le succès ne s’est jamais démenti, et George Lucas a bâti un empire aux multiples déclinaisons. Dernière en date, The Exhibition qui, après Paris, Lisbonne et Londres, débarque demain à Bruxelles. Preview.

PART ONE: QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI

Au coeur du mythe

Quelque 250 objets – tous originaux, à savoir que ce sont ceux qui sont apparus dans les films, et non des reproductions – répartis en 11 espaces sur 2 500 m2 environ, c’est une authentique plongée au coeur du mythe Star Wars qui est proposée. Aménagée dans les caves de Tour &Taxis, l’exposition conduit le visiteur sur les différentes planètes de la galaxie suivant un dispositif astucieux, approuvé par George Lucas himself. L’occasion rêvée de poser le pied sur Tatooine ou Kashyyyk.

Défilé de mode interplanétaire

Un Naboo N-1 Starfighter grandeur nature, le Podracer d’Anakin, les gradins de l’arène accueillant la course de Podracers,…: des éléments plus spectaculaires les uns que les autres se bousculent au gré des allées. Plus inattendu: on peut y apprécier un véritable défilé de mode interplanétaire. Si, dans les premiers épisodes, la garde-robe était plutôt rudimentaire, elle s’est en effet sensiblement sophistiquée par la suite. Démonstration avec les modèles dessinés par Trisha Biggar.

Reel 2 – Dialogue 2

Parmi les nombreux protagonistes de la saga que l’on peut croiser au détour d’une vitrine, Darth Vader, bien entendu, mais encore les inévitables robots C-3PO et R2-D2. Le premier est inspiré du Metropolis de Fritz Lang, le nom du second est un acronyme de Reel 2 – Dialogue 2. L’exposition fourmille d’informations, anecdotiques ou non, à même de ravir les fans et d’initier les profanes à la saga. Une trentaine de panneaux explicatifs en restituent d’ailleurs le contexte.

Trente ans d’effets spéciaux

L’exposition vient rappeler, si besoin en était, combien considérable fut l’impact de Star Wars (et de George Lucas, avec Industrial Light & Magic) sur l’histoire des effets spéciaux. De nombreux modules présentent les effets utilisés dans les différents épisodes, mais aussi, de façon judicieusement didactique, leur application concrète à l’écran. 30 Years of Visual Effects, un documentaire sur l’évolution des techniques utilisées, complète ce dispositif.

Une expérience interactive

Vous vous êtes toujours rêvé en Jedi, le sabre laser à la main? C’est désormais possible, puisqu’une école de Jedi dispense ses enseignements en fin de visite. A moins, bien sûr, que vous ne préfériez vous faire tirer le portrait auprès de Darth Vader. Ou, mieux même, vous incruster, par simulation et green screen interposé, dans une scène de l’un des films (et repartir avec votre DVD sous le bras). On l’aura compris, la manifestation joue la carte de l’interactivité sans modération.

PART TWO: LE CôTé OBSCUR DE LA FORCE

La magie de l’écran

Comment restituer, par vitrines et maquettes interposées, l’intensité et la magie propres à une expérience de cinéma? Poser la question, c’est déjà un peu y répondre. S’il faudrait être de fort mauvaise foi pour ne pas en souligner les évidentes qualités, Star Wars The Exhibition est un pur produit de l’ère DVD, un making of géant pour public rompu à la navigation d’un bonus à l’autre. Même si, reconnaissons-le, sa visite est la plus sûre invitation à se replonger dans la saga… par DVD interposés.

Environnement sonore estampillé

Taata, tatatataaata! Le thème de Star Wars , identifiable entre tous, est l’oeuvre de John Williams. Prolifique, ce dernier est notamment le compositeur attitré de Steven Spielberg, et n’est pas précisément réputé pour la légèreté de ses créations. Celle-ci est même l’une des scies les plus redoutables de l’histoire du cinéma, et arrose une exposition qui baigne dans un environnement sonore estampillé Guerre des étoiles. Mieux vaut entendre ça qu’être sourd, évidemment.

Avalanche

12 semi-remorques, 20 jours de montage, 7 jours de démontage, 5 000 heures de travail, 17 tonnes de verre, 2 500 m2, 11 espaces d’exposition, 1 salle de projection, 51 vitrines, 30 panneaux explicatifs, 30 écrans, 15 minutes de Jedi Experience, 30 ans d’effets spéciaux, 2 personnes seulement habilitées à manipuler les objets présentés, 2 trilogies, 6 épisodes, 720 000 visiteurs à la Cité des Sciences, on a le tournis rien qu’à y penser. Et moi, et moi, et moi?

Vintage

1977, c’est l’année de l’explosion punk. Giscard est le président des Français, Jimmy Carter succède à Gerald Ford à la présidence des Etats-Unis. Un autre Ford, Harrison, devient superstar à la faveur de Star Wars. Mais bon, trente ans ont passé. Vous pensez qu’il est vraiment raisonnable d’encore vous prendre pour Luke Skywalker? Vous n’avez pas honte de piquer la panoplie de Darth Vader du fiston? Déjà qu’Harrison Ford n’a pas l’air bien malin rétrospectivement…

Copyright Lucasfilm Ltd

Non content d’avoir révolutionné les effets spéciaux, George Lucas est aussi l’un des premiers à avoir compris que l’exploitation d’un film ne s’arrête pas aux portes des salles de cinéma. Merchandising et produits dérivés portant le label Star Wars inondent le marché à intervalles réguliers, générant un business se chiffrant en milliards de dollars. A Londres, arrêt précédent de The Exhibition, le sabre de Jedi se vendait 70 livres (un peu plus de 100 euros). Il n’y a pas de petit profit…

JEAN-FRANçOIS PLUIJGERS

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