On ne pouvait rêver début d’année plus explosif que celui concocté par la Cinematek qui, 2 mois durant, braque ses projecteurs sur la comédie muette américaine, en un programme couvrant 2 décennies de cinéma, de 1913 à 1932. Pivot de celui-ci, 3 studios majeurs, soit par ordre de sophistication croissante, ceux de Mack Sennett, Hal Roach et Al Christie, ce dernier préférant la comédie légère au burlesque plus ou moins déchaîné des 2 autres. Et, au-delà, une kyrielle de vedettes, associées, ou non, auxdits studios -les Chaplin, Lloyd, Keaton, Charlie Chase, Harry Langdon ou Laura La Plante, stars d’un autre temps mais à l’éclat pas moins scintillant pour autant.

Slapstick pur, mais aussi comédies sentimentales ou encore mondaines, l’un des intérêts de ce large programme tient en la variété de genres qu’il fait cohabiter, témoignant d’une vitalité et d’une créativité alors à leur sommet. Un autre est de montrer comment le génie de plusieurs de ces comiques prit forme. Démonstration avec Chaplin, bien sûr, que l’on suit des courts qu’il tourna lors de ses débuts à la Keystone, de Sennett, aux longs métrages de la maturité, les Gold Rush et autre City Lights, mais aussi avec Harold Lloyd, qui bénéficie d’un traitement comparable (avec une séance consacrée aux courts traduisant son évolution de Lonesome Luke en Glasses; une autre à ses thrill films (dont l’insurpassable Never Weaken), sans oublier son chef-d’£uvre absolu, Safety Last). Quant à l’art keatonien, encore balbutiant dans Moonshine, avec Roscoe Arbuckle en 1918, il est à son apogée, 8 et 10 ans plus tard, dans The General et Steamboat Bill Jr.

Enfin, le programme n’est avare ni en raretés, ni en surprises. De Hangs up!, parodie de western préfigurant le cinéma d’un Mel Brooks, à The Grand Duchess and the Waiter, film de Malcolm St. Clair, rivalisant avec Ernst Lubitsch, ces dernières viennent nous rappeler que la comédie américaine connaissait là un premier âge d’or…

DU 02/01 AU 25/02 À LA CINEMATEK, BRUXELLES.

PRÉSENTATION DE THE GENERAL LE 09/01 AU PALAIS DES BEAUX-ARTS, DANS LE CADRE DES BOZAR SUNDAYS.

JEAN-FRANÇOIS PLUIJGERS

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