Les classiques

Si Futuropolis de René Pellos et Martial Cendres peut être considérée comme la première bande dessinée française de science-fiction, dès 1937, il faut attendre les années 60 avec Barbarella ou Les Naufragés du Temps de Forest, et surtout Valérian et Laureline de Mézières, pour voir la BD adulte et principalement française, sous l’impulsion de magazines comme (A suivre), Circus ou Métal Hurlant, s’emparer définitivement du genre et en définir les codes. Des oeuvres volontiers auteuristes avec un goût évident pour le space opera et la création d’univers, qui resteront rares mais souvent marquantes: le Lone Sloane de Druillet dès 1966, Major Fatal et L’Incal de Moebius, dès 1979, Bilal et sa Foire aux Immortels en 1980… En Belgique, on pointera Eddy Paape et Luc Orient dès 1967, ou un auteur comme Cossu, trop peu connu du grand public.

Les « comiqusses »

Tendance dans la tendance: ce renouveau de la SF en bande dessinée s’explique aussi par le formidable essor des comics ces dernières années; alors que les ventes de manga reculent de 20 %, les ventes de comics ont augmenté d’autant! Conséquences au moins indirectes: de vrais Français se frottent au format et à ses codes, rigides, jusqu’aux limites de la caricature. L’éditeur Delcourt s’en est fait une spécialité avec, tout récemment, le premier tome de Attoneen, une Parisienne devenue super-héroïne parce qu’habitée par un vaisseau extra-terrestre, ou encore Fox Boy, la transformation d’un petit Breton en Renard- Garou!

Les fantastiques

Les créateurs d’univers restent omniprésents dans la SF d’aujourd’hui, et en français dans le texte. Outre François Bourgeon ou Denis Bajram, le genre est dominé par l’oeuvre de Leo. D’origine brésilienne mais en France depuis 1981, Leo connaît un succès fou avec ses Mondes d’Aldebaran, déjà forts de quatre cycles et 18 albums (chez Dargaud), et faisait récemment l’objet d’une exposition à la Galerie Champaka. Le Suisse Frédérik Peeters impressionne lui aussi avec Aâma, dont le quatrième et dernier tome sort cette semaine, et dans lequel il suit la création accélérée d’un tout nouvel univers.

Les uchronistes

Les sorties sont nombreuses, les perles bien présentes et de plus en plus originales. Ainsi, le principe d’uchronie -réécrire l’Histoire en changeant un élément du passé- fait recette et merveille. Alex Alice vient ainsi de réinventer le monde moderne à partir de 1869 dans une nouvelle série fantastique à plus d’un titre, Le Château des étoiles (éditions Rue de Sèvres), mélange de Jules Verne, d’aquarelle et de steampunk. Plus urbain et sous influence US, Serge Lehman et Stéphane De Caneva viennent de sortir le deuxième tome de leur Metropolis, prévu en quatre, évoluant dans un monde rempli de personnages historiques, mais où la Première Guerre mondiale n’a pas eu lieu.

O.V.V.

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