Ni acteur star ni parfait inconnu, Blair Underwood a traversé plus de 20 ans de télévision et a tout joué. Dans In Treatment, il est Alex, le patient, en analyse, du mardi. Confidences sur canapé.

A l’heure de coucher ces lignes sur papier, on découvre au beau milieu de notre courrier une lettre californienne, écrite et signée de la main de Blair Underwood, nous remerciant pour notre récente entrevue londonienne. Voilà une attention – élégante au demeurant – qui dénote bien la condition de Blair Underwood: comédien de seconde division qui a besoin de ce genre de petit plus pour infuser durablement la mémoire. Il appartient à cette famille d’acteurs dont on connaît souvent le visage, rarement le nom. Son visage, il l’a en effet étrenné dans une impressionnante volée de productions, un peu pour le cinéma – Just Cause, Gattaca, Deep Impact, Rules of Engagement, Full Frontal -, surtout pour la télévision – de The Cosby Show, One Life to Live, 21 Jump Street ou L.A. Law, hier, à Law & Order, Dirty Sexy Money ou In Treatment, aujourd’hui. Logique pour celui dont le désir de devenir acteur est né devant le petit écran.  » Je regardais Eight is Enough (Huit ça suffit, ndlr) quand j’étais gamin et je pensais en voyant ce gosse, Adam Rich, que ça devait être quelque chose de vraiment fun à faire, passer à la télévision. Et puis j’ai appris que des types te donnaient carrément de l’argent pour ça! (rires) » A ce stade, ce sont quelques 25 années d’aventures cathodiques plus ou moins grassement rémunérées qu’a vécues Blair Underwood.  » Les choses ont beaucoup évolué en télévision depuis mes débuts. A l’époque, on était beaucoup plus dans des situations de comédie, comme dans Friends , Seinfeld , avec 4 caméras, un public. En fait, je pense que la téléréalité a vraiment eu un impact très important sur la manière dont la télévision fonctionne aujourd’hui. Prenez In Treatment , la série est un mélange de téléréalité, de style documentaire et de fiction. Le tout passé au mixeur. » Belle… analyse.

Les nerfs de la guerre

Dans In Treatment justement, dont le dernier segment de la pléthorique première saison (43 épisodes!) vient tout juste de sortir en DVD chez Warner, Underwood passe des épisodes entiers sur le divan d’un psychothérapeute.  » C’est plutôt amusant à jouer, et moins difficile qu’on ne pourrait le croire. Il suffit de poser ses fesses, parler et écouter. Le reste, c’est une question de confiance avec l’acteur qui est en face, et avec Gabriel (Byrne, ndlr) , aucun souci de ce côté-là. »

Adaptée d’une série israélienne à succès, In Treatment occupe à vrai dire une place tout à fait à part dans le paysage télévisé actuel. A chaque jour de la semaine, un épisode. Et à chaque épisode, un patient venant approfondir son analyse hebdomadaire. Blair Underwood y est Alex, le patient du mardi. Ce fils de militaire – Frank Underwood était colonel – incarne ainsi un pilote de l’armée américaine traumatisé par une récente mission en Irak et entretenant des relations difficiles avec… son paternel. Freudien, non?

u In Treatment – saison 1: semaine 6-9

u Une série HBO créée par Rodrigo Garcia. Avec Gabriel Byrne, Dianne

Wiest, Blair Underwood. Coffret 4 DVD. Dist: Warner. zzz

Nicolas Clément

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