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La saison 2008-2009 de l’opéra de Los Angeles aura un petit air de festival de Cannes, avec des productions mises en scène par Woody Allen, William Friedkin et David Cronenberg. Le cinéaste de Manhattan et d’ Annie Hall et celui de L’Exorciste et du French Connection formeront le plus improbable des tandems pour diriger chacun à leur tour le Trittico de Puccini (trois courts opéras en un acte). Quant au réalisateur de Crash et de Faux semblants, c’est une adaptation lyrique de son film La Mouche qu’il proposera au public californien.

Le démon de l’opéra n’en finit décidément plus de piquer les cinéastes. Il pousse en tout cas de plus en plus de directeurs d’établissements lyriques à proposer à des réalisateurs connus de venir travailler chez eux. A Paris, au théâtre du Chatelet, c’est l’Iranien Abbas Kiarostami qui met en scène le piquant et orientalisant Cosi fan tutte de Mozart. David Cronenberg y montrant aussi sa Mouche promise à un beau tour du monde tandis que Michael Haneke prépare un Cosi fan tutte pour l’opéra de New York…

Volker Schlöndorff, le premier

Bien sûr les premiers feux de cette liaison féconde ne pouvaient venir que d’Italie, où Luchino Visconti (futur réalisateur du Guépard et de Mort à Venise) mit en scène Maria Callas à cinq reprises dans les années 50, à la Scala de Milan, avec entre autres une formidable Traviata de Verdi. Peu de gens le savent (même parmi les cinéphiles), mais c’est Volker Schlöndorff, le réalisateur allemand de L’Honneur perdu de Katharina Blum, qui se risqua ensuite le premier, dès 1975, à « monter » un opéra sur une scène lyrique, en l’occurrence le puissant KatiaKabanova de Leos Janacek, à l’opéra de Francfort sur le Main. Il fallut presque une décennie pour que son collègue hongrois Istvan Szabo se lance lui aussi dans l’aventure (mémorable) d’un Tannhäuser de Richard Wagner. Mais le déclic décisif vient sans doute de Daniel Toscan du Plantier, producteur de cinéma et de musique, qui entreprit chez Gaumont une série de films mariant l’opéra et le cinéma sous la direction de réalisateurs prestigieux. Il produisit ainsi le Don Giovanni de Mozart par Joseph Losey (en 1979) et le Carmen de Bizet par Francesco Rosi cinq ans plus tard. De quoi inscrire dans l’esprit de nombreux cinéastes l’idée que le passage au domaine lyrique pouvait s’avérer passionnant…

Werner Herzog y alla notamment d’un Lohengrin (Wagner) controversé, Robert Altman de deux créations avec le compositeur William Bolcom (dont un A Wedding célébré par la critique), Atom Egoyan une fervente Saloméde Richard Strauss, Zhang Yimou une très… hollywoodienne production de Turandot (Puccini) et Benoît Jacquot une émouvante Tosca du même compositeur. Un peu différent (puisque metteur en scène de théâtre à la base), on se gardera bien évidemment d’oublier le Ring époustouflant de Patrice Chéreau à Bayreuth, qui révolutionna, au milieu des années 70, la mise en scène wagnérienne et plus généralement lyrique…

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