Rwanda: le silence des mots

 » On pensait naïvement que le Blanc était un sauveur, qu’il apporterait forcément la paix. » Les yeux mouillés et rougis, une Rwandaise se souvient. Son histoire est liée au plus grand génocide perpétré depuis la Seconde Guerre mondiale. En 100 jours, soldats et miliciens Hutus exécutent méthodiquement 800 000 personnes, pour la plupart tutsies, sous les yeux d’une communauté internationale apathique. Les troupes françaises arrivent en juin 1994 pour mettre fin au massacre. Mais pour certains, les sauveurs deviendront des bourreaux. Trois femmes qui ont vécu l’indicible et accusent de viol des soldats français reviennent sur le cauchemar qu’elles ont enduré et révèlent les blessures profondes qu’amènent au-delà des morts la folie meurtrière. Rwanda: le silence des mots est l’oeuvre du réalisateur Michael Sztanke et du chanteur et écrivain franco-rwandais Gaël Faye, qui tous deux avaient une envie profonde de travailler ensemble sur les questions de justice et de mémoire.  » Ce qui est arrivé au Rwanda est, que ça vous plaise ou non, un moment de l’Histoire de France » , écrivait le romancier sénégalais Boubacar Boris Diop. Alors que la justice patine et que les autorités hexagonales font comme si de rien n’était, Faye et Sztanke livrent des témoignages atroces et disent l’incroyable courage de raconter.