Roy en grand et en large

© Look Mickey, 1961. Oil on canvas, 48 x 69 in. Gift of Roy and Dorothy Lichtenstein in Honor of the 50th Anniversary of the Natio

Le peintre Roy Lichtenstein a les honneurs d’un luxueux coffret qui va bien au-delà de l’étiquette pop généralement associée à l’artiste.

Un nouvel opus de la collection Ultimate constitue toujours un événement éditorial. Après Léger et le mortel ennemi Warhol, cette fois c’est Roy Lichtenstein qui est mis à l’honneur par les éditions Assouline. Au programme, une somme de 200 pages comprenant pas moins de 120 illustrations (avec sept volets dépliants). En bonus? Les commentaires avisés de l’historienne de l’art Avis Berman, qui a pondu nombre d’articles et d’essais sur l’intéressé. Rédigés en anglais, ces textes s’avèrent définitifs pour appréhender une oeuvre célèbre mais trop souvent survolée. À peine le nom de Lichtenstein prononcé que sont dégainées des toiles comme Whaam! ou Drowning Girl comme autant d’emblèmes consacrés d’un travail inspiré des comics américains et de l’imagerie publicitaire des années 50. On croit alors avoir tout dit. Erreur. Forgé au début des années 60, ce vocabulaire plastique facilement repérable a certes inondé l’Histoire de l’art en raison de sa force de frappe graphique: trame de points Ben-Day -du nom de l’inventeur de ce procédé de coloriage basique et peu coûteux-, personnages féminins stéréotypés – » des poupées sentimentales et érotiques » selon les mots de Lichtenstein himself- ou encore phylactères au contenu faussement léger. Mais, pour marquant qu’il soit, ce pan du travail de Roy Lichtenstein est loin d’être le dernier mot de son oeuvre. Il ne faut jamais perdre de vue que dès 1965, sa pratique va amorcer un virage réflexif et conceptuel qui mettra en scène tout à la fois l’acte même de peindre et l’Histoire de l’art. On ne compte plus les courants picturaux que Lichtenstein s’est appropriés pour les revisiter à sa manière. Tout y est, de la peinture japonaise à l’expressionnisme abstrait, en passant par le néoclassicisme, le futurisme ou le folklore amérindien. Les citations sont légion: Magritte, Picasso, Matisse, Klee, Léger, de Kooning, Monet… Un vrai jeu de piste référentiel qui s’avère fascinant pour le regardeur.

Roy en grand et en large
© Lichtenstein holds a dot screen with Frolic (1977), Nude on Beach (1977), and La La La! (1977) behind him, 1977. Artwork Estate

Roy Lichtenstein: The Impossible Collection, textes d’Avis Berman, éditions Assouline, 200 pages, 35,5×42 cm, 820 euros.

Roy en grand et en large
© Portrait of a Woman, 1951. Charcoal on paper, 24.75 x 19 in. Estate of Roy Lichtenstein
Roy en grand et en large
© Look Mickey, 1961. Oil on canvas, 48 x 69 in. Gift of Roy and Dorothy Lichtenstein in Honor of the 50th Anniversary of the Natio
Roy en grand et en large
© The Musician, 1948. Oil and graphite pencil on canvas, 18 x 16.25 in. Estate of Roy Lichtenstein
Roy en grand et en large

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