Rock’n’soul…

Le roi blanc du rhythm and blues à l’ancienne Nick Waterhouse remet une couche de gomina sur le rock et la soul à papa.

« Nick Waterhouse »

Il a toujours eu un petit truc en plus. Un supplément d’âme plutôt bienvenu quand on aime jouer avec les codes de la soul. Nick Waterhouse est un artisan et un malin. Derrière sa tête sérieuse de Buddy Holly, son look fifties-sixties tout droit sorti de Mad Men, le Californien est une encyclopédie du vieux rock’n’roll et du rhythm and blues et un workaholic exigeant. S’il a sobrement intitulé son quatrième album Nick Waterhouse, c’est qu’il a voulu refléter ce qui a fait de lui ce qu’il est aujourd’hui. Ses passions, ses influences et ses indignations. La musique d’Irma Thomas et du batteur de jazz Chico Hamilton, les films de Robert Siodmak et d’Adam Curtis, la prose du poète britannique Percy Bysshe Shelley…

Waterhouse a une griffe, un cachet et ils suintent encore une fois de ces onze nouveaux morceaux. Tantôt excités, tantôt à la coule. Mais toujours bien fringués. Choeurs au féminin, cuivres groovy et endiablés… Il y a comme d’habitude du beau monde autour de l’intello de la classe. Le percussionniste Andres Renteria (Flying Lotus, Father John Misty), le flûtiste Ricky Washington (accessoirement le paternel de Kamasi). Mais aussi les saxophonistes Paula Henderson (Gogol Bordello) et Mando Dorame (JD McPherson)… Enregistré à Los Angeles dans les mythiques Vox Recording Studios, les anciens Electro Vox juste en face de ceux de la Paramount, avec le producteur Paul Butler (Michael Kawanuka, St. Paul and the Broken Bones…), Nick Waterhouse est un voyage dans le temps. Un coup d’oeil dans le rétroviseur. La musique qui résonne dans une vieille Chevrolet en attendant le début du film au drive-in.

Rock'n'soul...

Number one…

Si sa chanson Katchi remixée par le duo Ofenbach a atteint en France la tête des charts, Waterhouse l’aurait sans doute tutoyée à lui tout seul, sans relookage et mise en adéquation avec l’air du temps, au milieu du siècle dernier. Il aurait aussi pu figurer sur les compilation Nuggets avec des tubes garage sixties de la trempe de Song for Winners (le premier single de l’album) ou Man Leaves Town. À ses dix compositions originales garanties vintage, le Californien vient adjoindre une reprise d’ I Feel an Urge Coming on. Un morceau de son amie et mentor Joshie Jo Armstead, qui a fait partie dans les années 60 et 70 des Raelettes et des Ikettes, les groupes respectifs de Ray Charles (avec qui elle a d’ailleurs coécrit une chanson) et d’Ike et Tina Turner. Toujours à la croisée du rock, de la soul, du jazz, Nick Waterhouse n’affiche aucun signe d’essoufflement. Avec le trépas de Sharon Jones et de Charles Bradley, il est même quasiment devenu le chef de file du genre. Un vrai boulot d’esthète…

Nick Waterhouse

Distribué par Innovative Leisure/V2.

8

Le 22/03 à la Cave aux poètes, à Roubaix, et le 23/03 à l’Orangerie (Botanique), à Bruxelles.

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