BRIAN JONES & JAJOUKA

En 1971 paraît l’album Brian Jones Presents The Pipes Of Pan At Jajouka: trois ans auparavant, le Rolling Stone bientôt mort (3 juillet 1969) enregistre dans un village du Rif marocain avec des musiciens traditionnels. Flûtes et percussions dérivent sur des sonorités largement défoncées et magiques. En aucun cas du rock, mais le premier lien établi entre la génération « pop »et les ressources du Maghreb.

VIGON

En 1960, Abdelghafour Mouhsine arrive du Maroc en France et découvre le Golf Drouot parisien, refuge des jeunes binaires. Coup de foudre de Vigon -pseudo choisi parce qu’il avait ainsi prononcé « wagon »-qui se lance dans une carrière marquée par le rock’n’roll et le rhythm’n’blues, faisant la première partie d’Otis Redding ou de Stevie Wonder à l’Olympia. Après 23 ans de séjour au Maroc, Vigon revient à Paris en 2000, et apparaît dans The Voice sur TF1 en 2012…

NASS EL GHIWANE

Souvent baptisé « Rolling Stones arabes », ce fabuleux groupe de Casablanca va donner, dès sa création en 1970, un coup d’accélérateur décisif à la musique arabe contemporaine. Intégrant des textes engagés reflétant le malaise de la jeunesse marocaine à des rythmes traditionnels électrifiés, la formation également inspirée par la musique des Gnaouas -descendants d’anciens esclaves noirs- est toujours en activité, même si plusieurs de ses membres sont morts en chemin.

RAÏ REBELLES

Même si les premières formes de raï datent des années 30, la musique d’Oran, port aux influences culturelles hétérogènes, ne débarque en Europe, en France d’abord, qu’à la fin des années 80. Khaled et son remarquable album Kutché vont ouvrir la vague des Chebs (Mami, Hasni, Tahar, Hamid, Sahraoui…) et de quelques Chabas (Fadela, Zahouania): même si l’influence pop/rock reste inégale dans le style oranais, celui-ci peut parfois revendiquer une énergie et une effronterie quasi punks…

CASA-BEYROUTH-BAGDAD

Dans le documentaire Heavy Metal In Baghdad (2007), on voit le groupe irakien Acrassicauda lutter pour pouvoir jouer une musique accueillie avec hostilité par une société visiblement étanche à ses charmes. Six ans et un Printemps arabe plus tard, le rock semble toujours marginalisé que ce soit au Maghreb ou plus à l’Est. Alors, on parle bien d’un Festival Rock In Casa(blanca),du death metal algérien de Neanderthalia ou Litham -écoutez aussi les vétérans T34- mais cela reste essentiellement une consommation locale. Yasmine Hamdan, navettant entre Beyrouth et Paris, est l’une des seules à s’être fait un nom international. On en parle d’ailleurs bientôt dans Focus.

PH.C.

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