La musique et l’humour font bon ménage chez Flight of the Conchords, duo néo-zélandais et nouvelle série hype de HBO.

ls sont musiciens, paumés, fauchés, néo-zélandais et vivent à New York. Ils ont des chansons absurdes, un manager de fortune et une voisine pot de colle nymphomane. Bret, le gringalet barbu, et Jemaine, le grand binoclard à l’air saisi, habitent dans un appartement miteux. En attendant de percer, ils partagent leurs tracas quotidiens. Bret et Jemaine sont les héros de Flight of the Conchords. A la fois une nouvelle série de HBO ( The Sopranos, Sex and the city, Rome, Deadwood ) et un duo touche-à-tout (rap, rock, funk, soul, métal, reggae…).

Il ne se passe pas grand-chose dans les épisodes de 26 minutes actuellement diffusés sur Be TV. Les deux glandus se traînent dans New York. Les dialogues ne font pas avancer le schmilblick… On se croirait dans une adaptation d’ En Attendant Godot. Sauf que c’est pour la gloire que piétinent Jemaine et Bret. Entre ennui, poésie et douce folie, les deux fêlés se mettent à pousser la chansonnette. Les Flight of the Conchords aiment la parodie. Ils se la jouent Prince, Bowie, Pet Shop Boys avec des textes et des chorégraphies complètement décalés. Ridicule, frais et jouissif à souhait.

Dans le monde réel, Jemaine Clement et Bret McKenzie se sont rencontrés à l’université de Wellington où ils étudiaient le cinéma et le théâtre. Ils ont créé leur duo farfelu en 1998. Ont tourné en Australie, en Europe, aux Etats-Unis et même enregistré un feuilleton radio pour la BBC.

Flight of the Conchords renforce en quelque sorte la connivence entre l’industrie du disque (un album vient de sortir) et le monde de la fiction télé. A défaut de posséder une émission rock digne de ce nom ( Taratata et D6bels ne pissent pas bien loin), on ne compte plus les musicos qui pointent le bout de leur nez au petit écran et les feuilletons qui exploitent de terribles chansons dans leur bande-son.

MONKEE BUSINESS

Bret et Jemaine ne sont pas les premiers musiciens à exploiter le filon de la fiction. Ils ont même quelque chose des Monkees. Flash-back.

En 1965, à Los Angeles, frappés par le succès de A Hard Day’s Night, film réalisé par Richard Lester avec les Beatles, le cinéaste Bob Rafelson et le producteur Bert Schneider décident de créer une série ayant pour vedettes quatre comédiens chanteurs à l’humour loufoque.

Les Monkees sont recrutés par petites annonces. Près de 500 candidats se présentent parmi lesquels Stephen Stills – refusé dit-on à cause de ses vilaines dents – et apparemment Charles Manson, l’assassin de Sharon Tate. Le groupe laissera une trace indélébile dans l’histoire de la musique.

On se souvient aussi que les Jackson 5 ont eu droit à deux dessins animés mais Flight of the Conchords rappelle davantage le Spinal Tap de Rob Reiner, documentaire sur un faux groupe de hard rock pathétique. En avant la musique…

uFlight of the Conchords, sur Be Series, le mardi, à 21 h 20. uwww.myspace.com/conchords uwww.conchords.co.nz

LA CHRONIQUE DE julien broquet