LE DERNIER DINOSAURE – SURVIVANT 90’S, RIDGE RACER PREND DU RELIEF SUR 3DS ET JOUE À L’EXCEPTION CULTURELLE FACE À DES CONCURRENTS TOURNÉS VERS LA SIMULATION ET LE GRAND SPECTACLE.

ÉDITÉ ET DÉVELOPPÉ PAR NAMCO BANDAI, ÂGE 3+, DISPONIBLE SUR NINTENDO 3DS.

Glisser la cartouche de Ridge Racer 3D dans la 3DS, c’est d’abord se souvenir. Revenir au milieu des années 90, où le premier épisode du jeu de Namco accompagnait alors la sortie de la PlayStation 1 pour un résultat proche de celui de l’arcade. Malgré son unique circuit (sic!), cette claque 32 bits en 3D texturée en laissa plus d’un pantois d’admiration. Surtout face à la 2D fanée des Super NES et Megadrive.

Ces 15 dernières années, le jeu de course arcade de Namco a gardé son statut particulier de démo technologique, montrant les capacités graphiques d’une console le jour même de sa sortie. Après avoir étoffé les maigres catalogues des premiers jours des PlayStation 2 & 3, de la PlayStation Portable et de la Xbox 360, Ridge Racer adopte l’auto-stéréoscopie de la nouvelle console de Nintendo. Pour un renouvellement du gameplay (inchangé en 17 ans), on repassera. Sûr de fourguer sa veille recette, Namco compte sur des joueurs affamés, en manque de titres 3DS. Electronic Arts et Ubisoft font d’ailleurs de même avec les Sims 3 et Rayman 3D.

Côté prise en mains et ambiance, Ridge Racer 3D n’a donc pas changé d’un boulon. Vaguement inspirées de modèles existants, ses sportives sans marques s’habillent toujours de couleurs et stickers assez criards. Un côté fluo tout à fait assumé. Et une atmosphère à mi-chemin entre autos-tamponneuses épileptiques et match box clinquantes sur fond de commentaires en anglais, très américains dans l’accent.

Pour peu, ces doublages -usants à la longue- renvoient à la période pré- Gran Turismo. Celle où l’on jouait à Daytona USA et à Sega Rally sans se soucier du réalisme et des modifs. Le pilotage des bolides de Ridge Racer 3D n’a d’ailleurs rien à voir avec celui d’une simulation. Au volant, les sensations n’en demeurent pas moins excellentes, l’arrivée du stick facilite ainsi le pilotage tout en drift. La différence avec la croix de la version DS du jeu est énorme.

Toujours aussi irréaliste, la prise en mains des voitures se passe aisément de freins et pousse donc aux longs dérapages. Les collisions murales sont peu pénalisantes tandis que l’aspiration et la gestion du boost se dessinent comme des éléments clés de chaque victoire. Nantie de véhicules finement modélisés et d’une quinzaine de tracés soignés, la production de Namco est fluide lorsque le relief est activé. Son effet de perspective stéréoscopique claque, souligné par des gimmicks discrets comme des confettis qui fusent vers l’écran.

Reste que le titre arcade compte parmi ces jeux dont le gameplay ne colle pas avec la 3D sans lunettes, vu qu’il est très difficile de ne pas bouger la console en pilotant. Nanti d’un mode en versus local à 4 mais privé d’online, Ridge Racer 3D se coiffe du Duel Street Pass. Une fonction qui, sur le papier, charge automatiquement sur la 3DS les ghosts(1) de courses d’une personne croisée en rue. On n’a trouvé personne. Mauvais signe? l

(1) REDIFFUSION D’UNE COURSE PAR L’UNIQUE BIAIS DE L’OMBRE DE SON VÉHICULE SUR UN CIRCUIT AMENANT DES VERSUS SANS COLLISION.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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