Ray LaMontagne

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« Part of the Light »

Pour peu, Ray LaMontagne frôlerait le syndrome Keith Jarrett/Lou Reed: le mec qui s’offusque grave de l’inattention envers son oeuvre. En 2014, il sort de scène parce que deux spectateurs causent à son concert dans le Michigan, revenant une fois les bavards virés. Susceptible, voire teigneux, Ray s’avère également chatouilleux sur les armes en vente libre, annulant une apparition au Texas parce que l’État autorise d’être armé sur les campus. Musicalement, le quadra du New Hampshire est parti de l’americana sixties, Stephen Stills ou The Band, pour aboutir à l’opus planant de 2016, Ouroboros. Ce nouvel album n’abandonne pas l’option floydienne, comme dans les chansons clôturant le disque, No Answer Arrives et Goodbye Blue Sky, double proposition où les guitares acoustiques préparent les claviers à des rencontres plus électriques. Le tout en voix éthérée que ne renierait pas un jeune Roger  » Meddle » Waters alors que le comble du prog rock s’installe en deuxième titre, Paper Man, très 1974 avec ses dopages de choeurs au crescendo triomphal. La marque perso de Ray s’installe d’ailleurs dans ce glorieux interstice entre époques où, finalement, c’est le soin mélodique et la confection d’harmonies vaporeuses qui construisent des semblants de cathédrale. Quitte à évoquer un peu trop le Something des Beatles ( Let’s Make It Last) ou à secouer la couleur cool prédominante du disque via un brusque blues pysché ( As Black As Blood Is Blue).

Ray LaMontagne

Distribué par Sony Music.

7

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