Sur le premier album de Feu Chatterton! La Mort dans la pinède est un moment de pur Léo Ferré (1916-1993). Salade de mots qui exalte les puissants paysages mentaux d’un chanteur-compositeur en quête d’incessantes symphonies. Ferré est un écrivain océanique dont les textes aux sensations salées produisent du ressac sur plusieurs générations. Au fil du temps -thème ferréen- Oxmo Puccino, Cali, Gainsbourg, Lavilliers, Julien Clerc, Murat, Bashung, Higelin, Philippe Katerine, Christophe, Dominique A, Zebda, Miossec ou Noir Désir reprendront ses chansons. En avril prochain, c’est même un album entier de reprises, intitulé C’est extra, que sortira La Souterraine, label spécialisé dans « la variété underground » (avec des artistes comme Forever Pavot ou Aquaserge).

À l’inverse, c’est en s’inspirant du Nights In White Satin des Moody Blues que Ferré écrit C’est extra, énorme succès de 1969. Un slow! La même année, la sensibilité  » pop-rock » l’amène à réenregistrer Le Chien à New York, avec les pointures John McLaughlin et Billy Cobham. Mais c’est en s’associant en 1970-1971 au groupe français Zoo que Ferré approfondit vraiment l’électricité. Il rajeunit aussi son public, intrigué par l’association du déjà vieil anar et d’un groupe prog rock où passe notamment Joel Mamy Blues Daydé. Ce sera La « The Nana » et l’essentiel de l’album La Solitude, mixant guitares haute tension, orgue, cordes et verbe voyageur. Toujours un remarquable ovni en 2018.

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